Réseaux sociaux , 4G, Téles privées et crise économique : Les ingrédients d’une campagne

Réseaux sociaux , 4G, Téles privées et crise économique : Les ingrédients d’une campagne

Le scrutin de l’année 2017 se différencie des autres par ces nouveautés qui font leur incursion pour la première fois dans une élection locale.

La technologie fait son irruption dans le champ médiatique. Cela doit «révolutionner» la campagne électorale des élections locales qui se tiendront le 23 novembre prochain. Elle se distingue, notamment, par un champ de communication exceptionnellement élargi. Le développement de l’audiovisuel s’est articulé sur la 4G. Ce qui promet une animation sans précédent sur les réseaux sociaux. Les débats promettent d’être intenses et plus chauds que jamais. Une autre campagne qui est déjà engagée. Elle aura comme théâtre d’opération Facebook, Twitter. Une bataille médiatique qu’il va falloir livrer par «High tech» interposée tout en assurant et multipliant les apparitions sur le terrain. Les thèmes ne manqueront pas. Crise financière, recours à la planche à billets, dépendance au pétrole, flambée des prix, abstention…autant de sujets qui ont tenu et tiennent encore en haleine la scène politique et la vox populi. Tout en passant par les préoccupations quotidiennes des citoyens: principale caractéristique de ce prochain scrutin. Il ne reste donc aux partis qu’à montrer de quel bois ils se chauffent.

Du grain à moudre ils en auront et à satiété. A commencer par cette satanée dégringolade des prix du pétrole qui a mis à sec la trésorerie du pays, réduit à néant le Fonds de régulation des recettes que l’on pensait inépuisable et sérieusement érodé un bas de laine qui avoisinait les 194 milliards de dollars en 1994, grâce à un niveau record du baril, à moins de 100 milliards de dollars actuellement. La baisse des revenus pétroliers a conforté les thèses les plus affolantes concernant la stabilité du pays. Ce qui a fait monter le thermomètre d’un cran sur tous les plans avec de surcroît une flambée des prix des fruits et légumes qui a rajouté son grain de sel. Ce fut le temps des incertitudes et des rumeurs les plus folles concernant l’avenir des Algériens.

Le gouvernement a décidé de recourir à la planche à billets pour éviter au pays de s’endetter et pour préserver sa souveraineté. Une option qui a fait jaser experts et classe politique. Nul doute qu’elle tient à nouveau l’occasion de remettre sur le tapis ce qu’elle a déjà vigoureusement critiqué et remis en cause: les choix du gouvernement pour faire face à la crise financière. Et c’est face à un Premier ministre qui portera pour l’occasion sa casquette de secrétaire général du Rassemblement national démocratique, seconde force politique du pays, qu’ils auront à croiser le fer par médias interposés. Ahmed Ouyahia jouera sans doute sur du velours. Son programme il l’a déjà défendu devant les élus du palais Zighoud-Youcef et les sénateurs. Avec brio. Un capital qu’il compte bien rentabiliser face à son frère ennemi de toujours: le Front de Libération nationale qui ambitionne d’asseoir sa domination sur les assemblées élues. Les empoignades verbales risquent d’être rudes d’autant plus que les candidats seront en principe présents sur les mêmes canaux de communication. Il y aura probablement des absents qui ne manqueront pas de crier à l’injustice. Les partis ayant réalisé des scores de moins de 4% seront en effet obligés de recourir à la collecte des parrainages. Une opération périlleuse qui requiert une bonne implantation locale pour qu’elle puisse être couronnée de succès.

Resteront donc en lice les «mastodontes» favoris du scrutin et ceux qui pèsent moins qui pèsent moins «lourd» pour créer la surprise. Ils auront toutefois un objectif commun: limiter l’abstention. Combien seront-ils à glisser leurs bulletins dans les urnes d´où émergeront ces élus du peuple, investis de la légitimité populaire pour répondre aux aspirations des citoyens? Améliorer leur qualité de vie, veiller à l’état des routes, des écoles, des cantines scolaires, leur assurer l’approvisionnement en eau potable, le ramassage d’ordures…

C’est sur ce terrain qu’il va falloir mener la chasse. Les promesses ne manqueront pas.

Les électeurs connaissent la chanson. Le rendez-vous électoral du 23 novembre aura la particularité de se tenir dans une conjoncture financière difficile. Gare aux engagements qui ne seront pas tenus. Les protagonistes disposeront en tous les cas d’une panoplie de canaux d’expression prodigieux pour convaincre. La bataille sera vraisemblablement sans merci.