Régularisation du secteur e-commerce : Première amorce d’un secteur juteux

Régularisation du secteur e-commerce : Première amorce d’un secteur juteux

En Algérie, le citoyen s’approprie de plus en plus de l’outil informatique pour qu’il devienne à l’heure actuelle une partie de sa vie quotidienne. C’est ainsi que si l’on aborde le seul aspect commercial, le consommateur national a vocation de déplacer ses habitudes de shopping vers la tendance e-commerce.

Aujourd’hui, tout le monde observe qu’acheter, à titre d’exemple, une voiture ou un Smartphone, payer ses factures, commander un repas, est un acte qui se glisse dans le quotidien de nos concitoyens. Et comment échapper à une démarche en vogue, imposé par une ouverture du pays sur le monde, le foisonnement des nouvelles technologies avec toute l’influence sur les habitudes de consommation. Face à ces mutations, les autorités publiques s’affairent à donner un cadre légal à un secteur stratégique qui demeure rentable pour l’économie nationale. Le Conseil des ministres, tenu le 4 octobre dernier, sous la présidence du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a adopté un projet de loi relatif au commerce électronique. Le texte permettra de donner «une assise légale à cette activité qui est déjà apparue en Algérie» et «d’instaurer autour de cette activité un climat de confiance propre à son extension», expliqué le projet du gouvernement qui attend débat et enrichissement dans les prochaines séances parlementaires avant sa mise en œuvre. De façon générale, le e-commerce se définit comme étant «l’utilisation d’un média électronique pour la réalisation des transactions commerciales.» Pour lui donner plus de consistance, il faudra tout d’abord mettre en évidence les différents obstacles qui freinent l’évolution de l’e-commerce en Algérie. Ainsi, le processus de mise en force de ce secteur étant de déceler d’abord ces contraintes, pour pouvoir passer, ensuite, au plan d’action pour y remédier. Cet engagement (le projet de loi sur le e-commerce), est dicté par l’accroissement du nombre de transactions électroniques dans le pays. En effet, selon les statistiques officielles, le flux des opérations en ligne en a dépassé les 100 000 en une année, soit, depuis le lancement du payement électronique. (octobre 2016). Néanmoins, et au demeurant, cette démarche n’a pas connu d’engouement, tel que peuvent l’attester le recours moindre à l’utilisation des cartes bancaires dans le payement électronique. A ce couac, s’ajoute le manque d’accompagnement dans la promotion de l’e-commerce aussi bien par les autorités que par des intervenants directement impliqués. L’autre défi à relever est celui, donc, de généraliser le mode de l’e-payement. Etant donné qu’actuellement, le commerce électronique se limite à certains services d’assurances et bancaires, telles les démarches de voyages, le payement des factures d’électricité, de gaz et de l’eau…

Sur la plan juridique, et en attendant d’adopter un cadre légal, il y’a absence de protection du consommateur. Face à cette situation, les décisions à venir s’intéresseraient de plus près sur la répression des pratiques illégales dans la sphère de l’e-commerce. Ainsi, et à titre d’exemple, le risque des fausses commandes est un phénomène qui peut porter atteinte au consommateur.

Grosso modo, le projet du gouvernement prévoit en plus de régulariser et de baliser juridiquement ce secteur, de lutter contre les infractions y afférentes. Il va sans dire que cet intérêt porté par les hautes autorités à l’e-commerce trouve motivation par le besoin de développement économique, qui, de plus en plus, s’appuie sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il n’y a qu’à voir la place accordée aux NTIC dans le plan de relance économique pour le constater. Ainsi, ce secteur figure parmi les cinq leviers sur lesquels repose l’espoir de relever le taux de croissance à travers la diversification de la production nationale. Interrogé en tant que spécialiste du domaine e-marketing, Iheb Tekkour, digital manager, nous explique que « l’adoption de cette décision (projet de loi sur le e-commerce, ndlr) représente une phase obligatoire pour l’Etat surtout en termes de gestion des revenus de l’économie nationale. Avec le e-commerce les limites géographiques ne seront plus un frein. Il contribuera à absorber le taux de chômage dans le pays, du moment que de nouveaux métiers verrons le jour. Avec l’ouverture de ce secteur à la concurrence, aura plus de produits à commercialiser avec des prix abordables que ceux proposés par le commerce traditionnel». Il est à noter que le chiffre d’affaire mondial de l’e-commerce a atteint plus de 1 900 milliards de dollars en 2016, en hausse par rapport à 2015. Ceci, sachant que ce secteur prévoit en 2020 une rente de l’ordre de 4 000 milliards de dollars. Soit, 14,6% du total des ventes de détail dans le monde. Dans ce lot, l’Algérie n’est pas en reste, puisqu’elle peut tirer une partie de ces revenus économiques dans le e-commerce. De surcroit, au moment où le pays a plus que jamais besoin de dégager une valeur ajoutée dans sa production.

Amrouni Mohamed