Procès de l’affaire des 81kg de cocaine à Oran : 15 ans de réclusion requis

Procès de l’affaire des 81kg de cocaine à Oran : 15 ans de réclusion requis

Les 31 personnes, accusées dans le cadre du trafic de plus de 80 kilogrammes de cocaïne, risquent 15 années de réclusion criminelle pour trafic de drogue. C’est la peine requise par le procureur de la République hier, au cours du procès qui s’est déroulé au pôle pénal spécialisé d’Oran. Les accusés qui ont défilé à la barre — 9 sont en fuite — ont nié avoir un quelconque rapport avec le trafic de cocaïne, encore moins avec les 63 plaquettes saisies près des îles Habibas en janvier 2015.

Tous ont plaidé l’innocence et certains ont dénoncé les actes de violence perpétrés sur leurs personnes lors des interrogatoires par des éléments de la Gendarmerie nationale. “Nous avons été battus, humiliés, avilis alors que nous n’avons rien à nous reprocher”, s’est insurgé l’un d’eux en éclatant en sanglots.

Dans un très bref réquisitoire, le représentant du parquet s’est contenté de requérir 15 ans de prison pour l’ensemble des accusés, sans déterminer le degré de responsabilité de chacun d’entre eux ni évoquer les preuves matérielles retenues par l’accusation. Il a également requis la délivrance de mandats d’arrêt contre les accusés en fuite.

Ce qui a irrité le collectif des avocats qui, dans leurs plaidoiries, ont plaidé la relaxe pour leurs clients, victimes “de la guerre qui oppose les trois institutions à savoir la sécurité militaire, la Gendarmerie nationale et la Marine”, selon les arguments de l’un d’entre eux. “Ces trois appareils sont impliqués dans cette affaire et l’on veut sacrifier ces pauvres innocents”, a-t-il insisté en déplorant que l’accusation n’a pas apporté un début de preuve pour justifier la peine requise.

Dans une plaidoirie remarquée, le même avocat a dénoncé le fait que le juge d’instruction ait refusé d’accéder à la requête d’un confrère pour la désignation d’un médecin afin qu’il constate les sévices infligés à un accusé. “Nous sommes en 2017 et j’ai le regret de dire que les actes de torture se pratiquent encore chez nous”. Au milieu de l’après-midi, les avocats se relayaient encore pour plaider dans cette affaire dont le verdict devrait être prononcé dans les prochains jours. Pour rappel, en janvier 2015, des pêcheurs avaient découvert plus de 81 kilogrammes de cocaïne près des îles Habibas, à une dizaine de kilomètres des côtes oranaises. L’enquête diligentée a permis de déterminer que la substance en question présentait les mêmes caractéristiques physiologiques que des petites quantités de cocaïne saisies dans différentes régions du pays. Elle a abouti à l’interpellation des accusés jugés hier.