Le taux de chômage en Algérie a atteint 11,7% (1,44 million de personnes), en septembre 2017, contre 12,3% (1,508 million de personnes), en avril dernier, selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), rapportés par l’APS. Si le chômage a reculé, pendant cette période, il a par contre augmenté en l’espace d’une année puisqu’il était à 10,5% en septembre 2016. Le chômage chez les femmes reste plus élevé (20,7%) que chez les hommes (9,4%) alors que le taux chez les jeunes de 16-24 ans a atteint 28,3% contre 29,7% en avril 2017. Comme toujours, des disparités significatives sont observées selon l’âge, le niveau d’instruction et le diplôme obtenu. Concernant ce dernier volet, 692.000 chômeurs, soit 48% de la population en chômage, ne possèdent aucun diplôme, alors que les diplômés de la Formation professionnelle, en constituent 26,2% et ceux de l’Enseignement supérieur, 25,8%. Sur la durée, et en moyenne, 6 chômeurs sur 10 cherchent un emploi, depuis une année ou plus. Le profil type du chômeur est une personne âgée de 16 à 59 ans, qui déclare être disponible pour travailler et a entrepris des démarches, sur la période considérée, en vue de trouver un emploi. Par ailleurs, en septembre 2017, le nombre de la population active (l’ensemble des personnes en âge de travailler et disponibles sur le marché du travail, qu’elles aient un emploi ou en chômage) a atteint 12,298 millions de personnes contre 12,277 millions, en avril dernier et 12,117 millions, en septembre 2016. D’après la même source d’informations, cette variation, même légère, est le résultat d’une augmentation plus conséquente du volume de la population occupée (personnes travaillant) avec un solde positif de 89.000, associée à une baisse du volume de la population à la recherche d’un emploi, au cours de cette même période (-68.000). Cette population a été, d’ailleurs, estimée en septembre 2017, à 10,858 millions de personnes contre 10,769 millions, en avril 2017 et 10,845 millions en septembre 2016. Les données de l’ONS soulignent une augmentation plus prononcée de la main-d’œuvre chez les hommes par rapport à avril 2017 (+129.000) tandis que la main-d’oeuvre féminine a connu un léger recul estimé à 40.000.
Si l’auto-emploi (employeurs et indépendants) a connu une augmentation par rapport à avril dernier, avec un solde positif de 160.000, le volume des salariés permanents a enregistré un recul (-102.000) celui des salariés non permanents (CDD) a stagné. Il est à rappeler que le taux de chômage n’est pas le seul indice de la situation du marché du travail qui reste défini par une soixantaine d’autres indicateurs dont les types de démarches effectuées par les chômeurs pour chercher un emploi, durée de recherche du travail, profil socio- démographique
Par ailleurs, les Lettres électroniques Trésor-Eco, élaborées sous la responsabilité de la direction générale du Trésor français, sous l’égide du ministère de l’Economie et des Finances, et dans son édition n°211 de décembre 2017, «Les défis de la démographie au Maghreb», avait indiqué que le taux de chômage, en Algérie, devrait atteindre 13,2% l’an prochain du fait de la crise économique. La publication avait rappelé que le secteur formel (emplois permanents couverts par la Sécurité sociale) représente 62% des actifs occupés et le secteur informel emploie, quant à lui, 38% des effectifs. Par ailleurs, on constate un décalage entre le capital humain et les besoins du marché de l’emploi, en dépit d’importants investissements dans l’Enseignement supérieur.
