MCA-CABBA: on se croirait à Heysel 1985

MCA-CABBA: on se croirait à Heysel 1985

En voilà un match qui lance comme il se doit les hostilités qu’on craignait en ce début de saison 2009/2010. M Boumaza est carrément à féliciter pour avoir eu le courage d’arrêter la partie à la 72’ . D’aucuns pensaient pourtant qu’il allait avoir les jetons et reculer devant la pression des dirigeants bordjiens qui lui réclamaient «gentiment» de reprendre le match. Mais l’arbitre avait mesuré de lui-même les risques qu’encouraient les supporteurs des deux camps en cas de troisième mi-temps d’affrontement entre eux.

Les Bordjiens accusent les Chnaoua d’avoir cherché l’arrêt du match

C’est donc sur cette décision des plus sages que le trio arbitral avait décidé de renvoyer les joueurs à la maison. M. Boumaza ayant jugé que la reprise allait mener vers la catastrophe et de ce fait, il ne servait à rien de relancer le match au risque de voir le pire arriver. Les accusations en fin de partie vont passer d’un camp à l’autre. Les Bordjiens nous diront que ce sont les supporteurs du MCA qui, ayant mal accusé le coup après le but de Zazoua après quelques secondes du début de la partie, ont démarré les hostilités en lançant des projectiles sur les supporteurs adverses. D’aucuns iront même jusqu’à accuser les Chnaoua d’avoir provoqué les Bordjiens pour aboutir à leurs fins, en poussant l’arbitre à siffler l’arrêt de la rencontre prématurément et espérer bénéficier des trois points d’une victoire sur tapis vert.

Un supporter du MCA

pénètre sur le terrain pour agresser Bentayeb, devenu double ennemi

Pour leur part, les Chnaoua crient à la hogra et accusent à leur tour leurs hôtes de les avoir pris pour cibles dès le début du match. La pagaille qui a suivi le but de Zazoua, les supporteurs du MCA l’expliquent par les projectiles reçus des tribunes mitoyens, et ce, disent-ils, devant un service d’ordre complètement dépassé. Leur seul salut était de se jeter à l’intérieur du terrain pour sauver leur peau. Ils ne parleront pas, bien évidemment, de ce supporteur du Mouloudia qui a réussi à pénétrer sur le terrain pour aller tenter d’agresser l’ex-Usmiste Bentayeb, devenu l’espace de ce match un double ennemi.

Michel était à la fin sonné par tant de haine de part et d’autre. «Je suis exaspéré par de telles scènes de violence. Je ne sais pas ce que les gens cherchent par de tels agissements. En tout cas, ce n’est pas de cette manière que le football algérien va progresser. Ceux qui n’ont rien à voir avec le football doivent garder ces comportements loin des stades. Je suis vraiment outré», nous a-t-il confié à la fin du match, oubliant presque le grand match que ses joueurs ont réalisé à Bordj, malgré ce but surprise en début de rencontre.

Des blessés dans les deux camps

Les jets de projectiles enregistrés de part et d’autres lors du match CABBA-MCA a déclenché une grande panique dans les tribunes. Notamment celles réservées aux supporteurs du Mouloudia d’Alger qui, devant la pluie de pierres qui s’est abattue sur leurs têtes, n’ont trouvé leur salut qu’en envahissant le terrain pour sauver leur peau. Il faut signaler que plusieurs blessés ont été signalés et qui ont été soignés à l’intérieur du stade par les services de secours.

«On se croyait à Tel-Aviv, pas en Algérie !»

Hamid n’est pas encore revenu de l’enfer vécu à Bordj. «Ils ont voulu nous tuer en frappant sans pitié. On se croyait à Tel-Aviv, tellement on a reçu des coups. Franchement, ça craignait depuis qu’on est arrivé sur place. Je ne sais pas où on va aller avec un tel état d’esprit», nous a-t-il confié la rage toujours visible dans ses yeux.

Le MC Alger a été représenté hier à Bordj par ses deux présidents qui se disputent à distance la tutelle du club. D’un côté Amrous était accompagné par son équipe et ses «gardes du corps», de l’autre côté,  Zeddak, l’autre prétendant au poste qui se ramenait avec son groupe pour marquer sa présence sur place, histoire de ne pas perdre la face. Il faut souligner que le combat entre les deux hommes se situe aussi dans l’apparat.

Un dispositif de sécurité trop mauvais

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le dispositif de sécurité installé par les responsables du stade de Bordj a brillé par des carences flagrantes qui auraient pu nous offrir un spectacle pire que celui auquel on avait assisté hier. L’absence de la fouille à l’entrée du stade n’est pas le seul élément défaillant dans lors des échauffourées qui ont eu lieu pendant le match CABBA-MCA. Il faut dire que la pluie de projectiles échangés de part et d’autre, avec un léger «avantage» aux locaux dans la destruction, a donné beaucoup de frayeurs aux sages des deux galeries.