Les magistrats doivent être formés pour traiter les affaires liées à la cybercriminalité

Les magistrats doivent être formés pour traiter les affaires liées à la cybercriminalité

ORAN – L’Algérie doit assurer une « formation spécialisée » aux magistrats pour mieux répondre aux problématiques posées par les infractions et délits propres aux réseaux électroniques, a estimé jeudi à Oran, Me Hind Benmiloud, avocate spécialisée dans les TIC.

Rencontrée en marge des travaux de la 6ème édition du Sommet africain sur la cyber-sécurité, cette avocate a souligné que l’Algérie doit « se préparer sur le plan juridique pour être au diapason de ses avancées technologiques et numériques, en spécialisant des magistrats en matière de cybercriminalité ».

« Des juges, des avocats, des officiers de police et de gendarmerie commencent à se spécialiser dans la cybercriminalité. Il est nécessaire de renforcer ces potentialités humaines. La spécialisation permet de répondre aux problématiques posées par les infractions propres aux réseaux électroniques, lorsque celles-ci atteignent un certain degré de complexité ou constituent des atteintes particulièrement graves », a-t-elle expliqué.

S’agissant de la législation algérienne, Mme Benmiloud a précisé que le droit algérien « comporte un dispositif juridique assez étoffé, notamment avec la récente adoption de plusieurs textes qui régissent la cybercriminalité ». Toutefois, elle a relevé que ce dispositif doit être « constamment mis à jour en raison de l’évolution trop rapide des technologies de l’information et des infractions qui leurs sont liées ».

Dans le domaine de la cybercriminalité, « une loi ne peut jamais être complète car ces technologies évoluent très vite, ce qui exige une adaptation continue des textes de loi à ces nouvelles données », a-t-elle noté.

Mme Benmiloud, qui s’est spécialisée dans les technologies de l’information au lancement d’Internet en Algérie, estime par ailleurs que les entreprises nationales ignorent l’existence de tout un dispositif de protection en matière d’attaque (décret 2004), qui concerne toutes les intrusions dans le système automatisé des données.

S’agissant des affaires les plus fréquentes de cybercriminalité qu’elle traite dans le cadre de son travail, elle a indiqué que « les cas d’atteinte à la e-réputation sont très fréquents.

Les internautes ont tendance à utiliser Internet sans savoir quels sont leurs devoirs et leurs droits et à quel niveau se situe leur responsabilité », a-t-elle conclu.