Le premier ministre russe Dmitri Medvedev : “L’Algérie est un Etat-clé en Afrique”

Le premier ministre russe  Dmitri Medvedev  : “L’Algérie est un Etat-clé en Afrique”

Medvedev a affirmé que la Russie et l’Algérie ont «des positions très proches sur le fait que les peuples de toutes les régions peuvent et doivent décider eux-mêmes de leur sort» et qu’«aucune ingérence extérieure n’est ici acceptable».

Ce sont les retrouvailles entre Alger et Moscou. La visite de deux jours qu’effectue le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, est un signal fort pour relancer de plus belle les relations et les échanges économiques. Car les rapports politiques ne souffrent d’aucune ambiguïté. Entre les deux pays règne une parfaite entente, notamment sur les questions internationales comme la crise syrienne, libyenne et le règlement des conflits par des solutions politiques. Exprimant cette convergence politique, Medvedev n’a pas tari d’éloges sur son partenaire algérien. «Nos deux pays ont les possibilités de développer un partenariat mutuellement avantageux dans beaucoup de domaines», a-t-il indiqué avant-hier, soulignant le fait que l’Algérie est «un partenaire fiable, au rôle clé dans le continent africain». Le Premier ministre russe a ajouté que «l’Algérie joue un rôle important en Afrique du Nord. Elle est l’un des Etats-clés de cette région stratégique. Qui plus est, Alger est un partenaire très fiable et ouvert à la coopération dans beaucoup de domaines». Evoquant des questions d’actualité internationale, dans un entretien qu’il a accordé à l’agence APS, Medvedev a relevé la similitude des positions de l’Algérie et de la Russie en ce sens que les deux pays se prononcent «pour le renforcement du rôle central de l’ONU et de son Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité, pour la multipolarité», ajoutant que les deux Etats sont «solidaires dans l’affirmation que les conflits régionaux doivent être résolus par les moyens diplomatiques sur la base de la Charte de l’ONU et du principe de primauté du droit international». La Russie et l’Algérie ont «des positions très proches sur le fait que les peuples de toutes les régions peuvent et doivent décider eux-mêmes de leur sort», résoudre eux-mêmes leurs problèmes intérieurs de manière pacifique, sans violence, par le dialogue et en s’appuyant sur le droit. «Aucune ingérence extérieure n’est ici acceptable», a poursuivi Medvedev. Il s’agit là, pour lui, du «seul moyen de résoudre les conflits en Syrie, en Libye, au Yémen et au Mali». Le Premier ministre russe a surtout noté «la proximité de l’approche» algérienne et celle de la Russie face aux menaces telles que le terrorisme et le crime organisé transnational. «Nous voudrions élargir notre coopération avec l’Algérie dans ces domaines. Nous poursuivrons la concertation régulière de nos positions sur les questions de politique étrangère, notamment sur la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que dans la zone du Sahara-Sahel», a conclu le Premier ministre russe.

Au plan économique, le ventre mou de cette entente algéro-russe, les deux pays envisagent de hisser le volume des échanges bilatéraux qui a doublé l’année dernière pour atteindre près de 4 milliards de dollars. Medvedev s’est dit convaincu que les deux pays «ont les possibilités pour développer leur partenariat», citant à ce propos le rôle-clé de la Commission intergouvernementale mixte de coopération commerciale, économique, scientifique et technique qui a tenu sa 8e réunion en septembre dernier à Alger. Cette Commission a permis de cibler des domaines précis comme ceux de l’industrie, les transports, de bâtiment, de la géologie, de l’agriculture, de la santé publique, de la science, de l’espace et de l’informatique.

Evoquant la Guerre de libération de l’Algérie contre le colonialisme français, le Premier ministre russe a rendu hommage aux Algériens qui «défendaient leur droit de mener une vie libre et de construire leur Etat indépendant. Le droit à leurs rêves. Cette aspiration à l’indépendance et la volonté de réussir rapprochent nos peuples». Le Premier ministre russe a mis l’accent en outre sur le soutien apporté par son pays à «l’Algérie nouvelle», dans la formation des cadres au lendemain de l’indépendance. Reconnaissant que la chute de l’Urss «a malheureusement mis fin à de nombreux projets ambitieux», Medvedev a indiqué: «Nous rattrapons actuellement ce retard. Je suis certain que ma visite en Algérie servira à renforcer davantage l’amitié et le partenariat mutuellement avantageux entre la Russie et l’Algérie.»