Il organisait des voyages de la mort : Trois ans de prison ferme contre un passeur

Il organisait des voyages de la mort : Trois ans de prison ferme contre un passeur

Ce procès a coïncidé avec l’interception, la veille, de 19 autres harraga, dont 3 femmes et un enfant âgé de 5 ans.

Trois années de prison ferme. Tel a été le verdict prononcé, en fin de journée de lundi dernier, par la chambre pénale près la cour d’Oran à l’encontre d’un quarantenaire ayant fait sienne la facilitation de la traversée au profit de jeunes s’aventurant dans l’émigration clandestine, phénomène connu sous l’appellation locale de la harga. Le mis en cause a, dans cette affaire, été arrêté en flagrant délit de préparation de la traversée au profit de 21 personnes dont sept membres appartenant à la même famille.

Cette arrestation a été opérée au mois d’août de l’année en cours, suite à l’alerte donnée par les gardes-côtes d’Oran informant les gendarmes d’El Ançor, près de la somptueuse plage des Andalouses, d’une tentative déjouée en pleine mer par les gardes-côtes, de la tentative de la traversée des 21 personnes, toutes embarquées à bord d’une embarcation de pêche dotée de deux moteurs. Ayant lancé les investigations, les enquêteurs ont identifié le passeur qu’ils ont tout de suite arrêté et remis aux justiciers. Celui-ci n’a, selon le document d’accusation, pas fait dans le «bénévolat» en proposant ses services criminels.

Il a troqué sa prestation contre une somme colossale estimée à 380 millions de centimes, soit 40 millions ayant été payés par chacun des candidats. Ce procès a coïncidé avec l’interception, la veille, de

19 autres harraga, dont trois femmes et un enfant âgé de 5 ans. Les candidats à l’émigration clandestine ont été arrêtés au large des côtes d’Arzew, localité située à la rentrée est de la wilaya d’Oran en venant de Mostaganem. Véritable phénomène de société. Les boat people ont repris ces derniers jours leurs activités en assumant «la liaison clandestine» des villes côtières de l’Oranie à celles de l’Europe du Sud dont principalement les grandes cités ibériques comme Almeria et Alicante. En fin de mois passé, deux tentatives d’émigration clandestine ont été déjouées sur le littoral-est de la wilaya de Mostaganem. Dans ces opérations, 20 personnes ont été interceptées dont un mineur. Les unités de plongée des gardes-côtes ont intercepté, à l’aube, une embarcation à son bord 10 personnes à 12 miles marins (22 km, Ndlr) au nord de la commune côtière de Achacha, localité située à 80 km à l’est de Mostaganem.

Dans la même nuit, les mêmes unités ont réussi à déjouer une deuxième tentative d’émigration clandestine où 10 personnes arrêtées étaient à bord d’un zodiac à 6 miles marins (11 km, Ndlr) au nord de la commune de Abdelmalek Ramdane, située à 35 km à l’est de la capitale du Dahra, la wilaya de Mostaganem.

Les personnes arrêtées, originaires de la wilaya de Mostaganem, ont été reconduites vers le port commercial de Mostaganem pour les remettre aux services de sûreté avant d’être remises ensuite devant la justice. Le pic a été atteint en fin de semaine passée suite à l’interception de plus de 120 candidats à la mort certaine au large des côtes oranaises.