HABIB YOUSFI n’a pas été convié à la tripartite : Inacceptable!

HABIB YOUSFI n’a pas été convié à la tripartite : Inacceptable!

«Je ne suis pas allé en intrus à cette réunion, mais en tant que signataire du pacte économique et social et de ce fait j’ouvre droit à y prendre part», note M. Yousfi.

«En toute bonne conscience, je me suis rendu au siège de la Centrale syndicale où devait se tenir la réunion tripartite, mais à ma grande surprise on m’a signifié à l’entrée que je n’ai pas été invité. J’ai dû attendre plus d’une heure sans que personne ne se présente à l’accueil et je suis reparti…» Cette invraisemblable scène s’est passée hier, au siège de l’Ugta à la place du 1er Mai à Alger et c’est le président de la Cgea (Confédération générale des entreprises algériennes, Habib Yousfi, lui- même qui la raconte avec une indicible déception. «Je ne cherche pas de privilège ni de notoriété, mon avenir est derrière moi. Je veux juste apporter ma modeste contribution aux débats et éclairer des zones d’ombre de par ma petite expérience», dit-il désabusé lors de son passage hier, à notre rédaction nous confier sa mésaventure. «Je ne suis pas allé en intrus à cette réunion mais en tant que signataire du pacte économique et social et de ce fait j’ouvre droit à y prendre part», note M. Yousfi qui regrette «ce genre de comportements qui ne peuvent qu’être nuisibles à toute démarche positive». Il considère que l’Exécutif ne doit pas différencier entre les organisations patronales, mais doit appliquer la législation régissant le dialogue social. Blessé dans son amour-propre, l’hôte de L’Expression, inconsolable, soupire avant d’ajouter: «J’ai été le seul à ne pas être invité. Pourquoi on ne me le signifie pas? Pourquoi ce déni?». «Pourtant, je ne sors pas du néant. De par mon passé de moudjahid, j’ai partagé la cellule de la prison avec de grands hommes comme Salah Louanchi et Ahmed Taleb Ibrahimi et j’ai passé la majeure partie de ma vie à défendre mon pays. N’ai-je pas le droit à plus d’égards rien que pour ce passé?». Quel que soit le grief qu’on retient contre Habib Yousfi, quel que soit le reproche qu’on lui fait, son exclusion de cette réunion reste injustifiable. La tripartite est un lieu de dialogue, de débat et de discussion d’où peuvent émerger des idées nouvelles et un autre regard sur la situation difficile que traverse le pays. Le sujet du jour était pourtant capital. Il s’agissait de la signature de la charte sur le partenariat sociétaire entre le gouvernement, le patronat et l’Ugta. Après la mise en place de la tripartite en 1991, le gouvernement, l’Ugta et le patronat avaient signé en février 2014 le Pacte national économique et social de croissance avec comme objectifs notamment l’accélération du processus des réformes économiques, le développement industriel, l’amélioration du climat des affaires, la protection sociale. Des sujets d’une importance capitale qui nécessitent un dialogue sans exclusion. «Comment comprendre cette démarche? Par quelle modalité la mettre en oeuvre?», s’interroge M. Yousfi. «Il n’y a pas eu d’échange, pas de dialogue, pourtant une tripartite suppose un moment d’échange et de confrontation d’idées» regrette encore le président de la Cgea, une organisation créée il y a 27 ans et qui s’est fait un nom au plan international. Pas moins de 150 organisations patronales de 140 pays ont envoyé leur soutien et leurs félicitations à la Cgea admise en tant que membre du Comité exécutif de l’Organisation internationale des employeurs (OIE). L’organisation est également membre du comité exécutif du Club Busenesmed, (la rive sud de la Méditerranée). Yousfi part de cette idée de lobbying: en investissant les organisations à l’extérieur il y aura nécessairement des retombées au plan interne.