Etape supérieure dans la stratégie de communication : Le nouveau challenge de l’Armée

Etape supérieure dans la stratégie de communication : Le nouveau challenge de l’Armée

Longtemps qualifiée de «grande muette», l’ANP s’approprie la très redoutable arme de la communication.

Double défi pour le Haut Commandement de l’Armée. Il doit non seulement communiquer juste et en temps réel, mais de la manière la plus efficace possible. Dans l’éditorial de son dernier numéro, la revue El Djeich s’est particulièrement penchée sur la question de la communication à laquelle l’ANP accorde une «grande importance» en veillant, à travers une stratégie adaptée, à prévoir les événements et à développer les méthodes d’action. La manipulation de cette «arme» redoutable qu’est la copermutation requiert «professionnalisme, vigilance, maîtrise et efficacité», souligne l’éditorial d’El Djeich. Il ne s’agit pas uniquement pour l’armée de diffuser des informations justes et crédibles mais également de défendre une image et de sauvegarder la réputation d’une grandiose institution plantée au coeur de la société algérienne. Pas seulement, puisque de par son expérience avérée dans la lutte contre le terrorisme, sa qualité de l’une des plus puissantes armées sur le continent africain, lui confère un statut de privilégiée qu’elle doit âprement défendre à travers cette arme moderne. «L’image et la place honorable que tient l’ANP dans l’esprit et la conscience du citoyen ainsi que le respect que lui témoignent les différentes armées des pays frères et amis» sont la preuve irréfutable du succès de la politique de la communication dans ses volets interne et externe, note la revue qui souligne par ailleurs que «la stratégie de communication de l’ANP veille au respect des facteurs d’objectivité (…) ne laissant aucune place au doute». Pour lever ce nouveau challenge, l’Armée mise en premier lieu sur la composante humaine qu’elle dote d’une formation qualifiée et d’une maîtrise des nouveaux moyens de communication. «Relever le défi de la communication repose également sur la disponibilité de l’élément humain qualifié», rapporte la revue mensuelle de l’ANP. Plusieurs promotions d’officiers spécialisés dans la communication, aguerris, conscients de l’ampleur des missions qui leur sont assignées et maîtrisant les techniques modernes en usage dans leur domaine de compétence ont été formées depuis ces dernières années. Il y a exactement une année, le général-major Maddi Boualem, directeur de la communication, de l’information et de l’orientation de l’état-major, a présidé au Cercle national de l’Armée à Beni Messous (Alger) un séminaire sur le thème: «Les enjeux de la communication au sein de l’ANP.» Ce séminaire visait à mettre en exergue les enjeux de la communication au sein de l’Armée selon les objectifs assignés par le Haut Commandement de l’Armée. Longtemps qualifiée de «grande muette», l’armée a «envahi» l’espace médiatique en adoptant une stratégie de communication offensive. Les rédactions nationales subissent une overdose de communiqués de l’ANP.

Les actions de l’armée aux frontières sont portées à la connaissance des médias. La presse nationale dans sa majorité a salué cette promptitude à communiquer. Ce n’est ni un secret défense ni une tactique à dissimuler: L’Algérie est en guerre psychologique contre une horde terroriste très outillée sur le terrain du Net. On a vu la qualité des mises en scène macabres pour choquer les esprits. Cette extension du domaine de la terreur, de filmer en temps réel des attaques contre les services de sécurité, scénariser des exécutions pour porter la terreur à son summum, n’est pas spécifique à l’Algérie. Le terrorisme a muté et il n’est plus question de demeurer sur les schémas de lutte classiques. Les têtes pensantes de ce nouveau terrorisme s’engagent dans une guerre aux armes des nouvelles technologies sachant que les arguments idéologiques et théologiques sont désormais de faible portée. La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme n’est pas seulement sur le terrain, la bataille est aussi médiatique «dans le but d’assurer une communication opérationnelle fondée sur l’efficience, l’efficacité et la vision prospective», est-il écrit dans le même éditorial d’El Djeich.

Brahim TAKHEROUBT