Dix milliards de centimes pour des aménagements à Aïn Bya: Le wali insiste sur la signature de contrats de solidarité intercommunaux

Dix milliards de centimes pour des aménagements à Aïn Bya: Le wali insiste sur la signature de contrats de solidarité intercommunaux

par Houari Saaïdia

Dix milliards de centimes pour des aménagements à Aïn Bya: Le wali insiste sur la signature de contrats de solidarité intercommunaux

Rien n’empêche la signature d’un pacte -ou plus concrètement un contrat- de solidarité intercommunale, pour mutualiser les moyens financiers, dans un esprit d’entraide fondé sur la péréquation horizontale qui vise à réduire les écarts de richesse, et donc les inégalités, entre les différentes collectivités territoriales.

C’est le message à consonance de directive émis, hier, mercredi, par le wali, au détour d’une visite-éclair à Aïn Bya, à l’adresse des municipalités sous la coupe des daïras d’Arzew et Bethioua, et par effet d’onde acoustique à l’endroit de toutes les collectivités locales. Contexte du message diffusé : une question d’un journaliste, posée lors d’un petit point de presse improvisé, en fin de visite, sur la situation «paradoxale» que vit Aïn Bya, commune bien étoffée de par son tissu industriel mais fort infortunée, en termes de recettes fiscales.

Vu de cet angle, il s’agit-là, certes, d’une aberration. Un désavantage pour la ville qui offre son corps, sa terre et son air pour les entreprises nationales et les multinationales, faisant majoritairement, dans le pétrochimique, mais qui voit impuissante, un large éventail de taxes partir ailleurs. Là où sont domiciliés les sièges administratifs aux édifices vitrés. Mais vu de l’angle opposé, cela paraît en revanche comme un avantage. Celui des postes d’emploi, qui profitent, pour une bonne part, à la population locale. Cet effet absorbeur de chômage ne peut compenser «l’injustice» fiscale, mais c’est un atout considérable. «L’idéal serait d’avoir les deux», pour reprendre le wali. Ce serait une perte de temps, une fausse route même, que de faire une fixation, avec un esprit de fatalisme et de sinistrose comme avec un esprit de déterminisme et d’optimisme, sur cet état de fait, lié au découpage fiscal et à la délocalisation des directions générales des grosses sociétés nationales. Le pragmatisme exige que l’on recourt à des solutions qui existent, même si elles ne sont pas parfaites. Pourvu que cela soit pratique, exécutable.

Hier, à Aïn Bia, ville qui doit son toponyme d’après les contes à une lionne qui vivait avec ses petits, à côté d’une source au XIXe siècle, le chef de l’exécutif de wilaya a montré de son doigt une des voies d’issue : le concept d’intercommunalité à consacrer, par le biais d’un pacte ou contrat de solidarité. Il a exhorté la chef de daïra de Bethioua, dont dépendent les communes de Aïn Bya et Marsat El-Hadjadj, outre le chef-lieu, la ville éponyme de Béthioua, à coordonner, en ce sens, avec son homologue de la daïra d’Arzew, dont relèvent la commune chef-lieu et Benyebka, en rassemblant, d’abord séparément et ensuite tous ensemble, leurs comités de pilotages respectifs, avec comme finalité de conclure un contrat de solidarité intercommunal. Cet instrument, s’il venait à voir le jour, serait un projet pilote pouvant être calqué et généralisé, à l’échelon de la wilaya. Il importe de savoir que dans le cas d’Arzew, par exemple, ce sont près de 80% de ses recettes fiscales qui sont reversées à la commune de Béthioua. Une bien maigre consolation quand on sait qu’Arzew ne repêche que les 14% de la taxe fiscale que lui reverse le port d’Arzew. Le développement local gagnerait, donc, en homogénéité et en équilibre spatial et territorial, si la solidarité intercommunale se concrétise sur le terrain de manière horizontale, puisqu’elle existe déjà, verticalement, par le biais de la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales, placée sous la tutelle du ministre chargé de l’Intérieur, et qui a pour mission de gérer le Fonds de solidarité et le Fonds de garantie des Collectivités locales.

Le mobile principal de la visite du wali à Aïn Bya (sa 3ème visite, dans cette commune depuis son installation) était d’annoncer au Conseil municipal et à la population l’octroi d’une enveloppe financière de 10 milliards de centimes, sur Fonds de solidarité intercommunal, comme 1re tranche pour la prise en charge des projets d’aménagement, au profit du quartier, assez déstructuré, de Haï Es Salem.