A l’occasion de l’anniversaire de son décès : Tizi Ouzou rend hommage au chanteur Rahim

A l’occasion de l’anniversaire de son décès : Tizi Ouzou rend hommage au chanteur Rahim

Avec un petit retard certes, mais il vaut mieux tard que jamais, un hommage émouvant a été rendu vendredi dernier au regretté chanteur kabyle, Rahim, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Sur une initiative de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou en collaboration avec l’Assemblée populaire communale de Ait Aissa Mimoun ainsi que de la famille du chanteur, Imkechren, le village natal de ce dernier a abrité de nombreuses activités pour se rappeler de cet artiste ayant marqué son passage dans l’arène de la chanson kabyle, notamment durant les années quatre-vingt et quatre-vingt dix. De nombreux artistes étaient également présents à cet hommage à l’instar d’Ali Ferhati, issu de la même région des Ath Ouaguenoun et qui partageait une grande amitié avec Rahim.

Le regretté, pour rappel, est décédé subitement suite à un arrêt cardiaque survenu dans la ville de Tizi Ouzou, le 13 février 2010 alors qu’il n’était âgé que de quarante-six ans. Il pouvait encore donner beaucoup à la chanson kabyle car il était doté de tous les talents et des atouts nécessaires pour ce faire.

D’ailleurs, tous ses albums et une grande partie de ses chansons constituent jusqu’à ce jour des succès immortels que l’on écoute avec la même délectation dans les quatre coins de la Kabylie profonde. Nabila Goumeziane, la directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, présente à l’hommage qui a été rendu à Rahim, a insisté sur la nécessité d’organiser ce genre d’activités commémoratives afin que nul n’oublie les artistes et les hommes de culture qui ont contribué à l’émergence de la culture kabyle en particulier et algérienne en génréal. Elle a aussi insisté sur la disponibilité de l’Etat à contribuer à ce genre d’événements pour peu que les proches des artistes en question en expriment le souhait.

Un ami de longue date de Rahim, rencontré au village Imkechren, lors de l’hommage de vendredi dernier, nous a confié que le jour de la mort subite de Rahim, le 13 février 2010, il avait senti qu’une partie de lui-même était partie: «Non seulement Rahim était mon ami, mais il était aussi l’une de mes idoles.» Rahim dont on s’est souvenu cette semaine a commencé la chanson très jeune. Ses camarades du CEM de la ville de Tizi Ouzou, appelé à l’époque le CNET, ont découvert, avec allégresse, sa belle et unique voix. Compte tenu de la réaction positive et admirative de ses camarades du collège, mais aussi des enseignants, Rahim n’hésitait pas à donner libre cours à sa vocation. L’enchantement de ceux qui appréciaient ses prestations le revigorait. Il persévéra.

Une fois au lycée «Amirouche» de la ville de Tizi Ouzou, Rahim commença à composer ses propres chansons. Sa première chanson composée et écrite au lycée de Tizi Ouzou s’intitulait «Taâkumt». L’inspiration de Rahim ne fît qu’éclore après cette première chanson jusqu’à 1982 où il parvint à enregistrer son premier album dans un studio de la ville d’Azazga.

Deux années plus tard, soit en 1984, et à l’instar de nombreux chanteurs de l’époque, il partit en France notamment dans la ville de Lille puis à Paris, trente jours plus tard, où il fut accueilli à bras ouverts par le célèbre et talentueux chanteur Fahem Mohand Saïd, qui est aussi de la même région que lui (Ath Ouaguenoun). Il édita la même année son deuxième album aux éditions «Azwaw».

Le succès fut immédiat. Deux autres albums suivirent en 1986 et en 1990. Partisan de la perfection et hostile à la médiocrité, Rahim n’était pas le genre à produire n’importe quoi. Il se donnait le temps nécessaire pour donner naissance à des chansons qui marquèrent les esprits des mélomanes. Mais son album le plus retentissant a été et demeure incontestablement celui intitulé: «Iya ad aminigh», réalisé, en partie, en duo avec Yasmina, sorti en 1995.

Cet album avait fait un tabac, se souvient-on. Jusqu’à 2005, Rahim produisit quatre autres albums. Malgré le fait qu’il n’était pas très prolifique, Rahim a en revanche réussi à laisser des chansons de haute facture artistique avec des textes élaborés qu’on ne se lasse pas d’écouter surtout parce que sa voix est mélancolique et ne laisse pas indifférents ses fans. Même si toutes ses chansons ou presque, sont mélancoliques, il n’en demeure pas moins qu’on éprouve toujours du plaisir à les réécouter. Quant à Rahim, l’homme, il était d’une bonté et d’une simplicité infinies.m

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