Vote ce matin du projet de loi de finances 2018 : Une séance qui s’annonce houleuse

Vote ce matin du projet de loi de finances 2018 : Une séance qui s’annonce houleuse

Bénéficiant d’une majorité «musclée», le gouvernement n’a rien à craindre sur les changements introduits à ce projet de loi de finances 2018.

Une plénière sous haute tension. Le vote du projet de loi de finances 2018 ne sera pas sans tracas. La séance d’aujourd’hui risque de connaître une vive confrontation entre la coalition et l’opposition. Motif: les amendements apportés au document du gouvernement sont sérieusement contestés.

La commission parlementaire des finances et du budget qui exposera ce matin son rapport complémentaire sur le projet en question va subir des critiques acerbes de la part des partis de l’opposition, en tout 28 amendements dont des nouveaux articles seront soumis au vote des députés, selon le président de la commission des finances, Toufik Torche.

Le Parti des travailleurs promet de marquer une opposition farouche à ce projet de loi qui introduit des augmentations menaçant sérieusement le portefeuille des ménages.

Le PT va défendre en force ses amendements, notamment le fameux amendement apporté à l’article 12 du projet portant sur l’impôt sur la fortune qui a été retiré sur proposition de la commission.

Le vieux parti d’opposition dénonce et rejette le rapport de la commission, laquelle, selon lui, défend les lobbies des hommes d’affaires et tourne le dos aux préoccupations des couches sociales. Le RCD n’est pas indifférent. Il n’y a pas que l’opposition qui rejette les amendements. Le front El Moustakbel est également contre la suppression de l’impôt sur la fortune. Aussi, les partis vont-ils réussir à maintenir l’article 12? Le président de la commission explique qu’il s’agit juste d’une proposition et c’est aux députés de trancher. Joint par téléphone, Toufik Torche a affirmé que la suppression de cet article a fait l’objet de consensus au niveau de la commission. «Nous avons proposé cet amendement pour la simple raison que nous n’avons pas de statistiques sur le nombre des personnes concernées par cette disposition», a-t-il justifié en faisant savoir que les opérateurs et les industriels paient des taxes sur la richesse contrairement à ceux qui activent dans l’informel.

A la question de savoir si les partis de la coalition se sont mis d’accord pour voter cet amendement, ce député du FLN a répondu par la négative. «Personnellement je n’ai effectué aucun contact dans ce sens», a-t-il certifié en estimant que la décision revient à l’appréciation de la majorité. A l’instar de l’impôt sur la richesse, il y a également les taxes sur le tabac et l’alcool qui ont été renforcées par la commission. Les taxes sur les plaques professionnelles et les placards publicitaires seront également revues à la hausse, comme le prévoit le nouvel article 76 introduit par la commission. Il y aussi le nouvel article 88 portant sur la possibilité pour les propriétaires de tous types de logement ayant bénéficié de l’apport de l’Etat de le vendre à condition qu’ils remboursent l’aide de l’Etat. Les amendements proposés par les partis concernant les augmentations des carburants qui n’ont pas été retenus par la commission seront également vivement contestés. Lors des débats sur le projet de loi de finances, de nombreux élus ont réclamé la suppression de cette disposition qui va affecter le budget d’une large couche de la société. Or, le gouvernement oppose un refus catégorique en défendant avec forte que le carburant revient cher à l’Etat. Des raisons qui sont loin de convaincre les partis de l’opposition. Or, une majorité musclée composée du FLN, RND, MPA et TAJ, n’a rien à craindre sur les changements introduits à ce projet de loi de finances 2018. Le document sera adopté à la majorité sans grandes modifications dans le fond.