Utilisation des énergies renouvelables: La bonne volonté ne suffit pas

Utilisation des énergies renouvelables: La bonne volonté ne suffit pas

Les initiatives visant l’utilisation des énergies renouvelables doivent être prises à l’échelle locale.L’utilisation des énergies renouvelables est encore timide en Algérie. Plusieurs années depuis que le gouvernement en parle et en fait la promotion, mais force est de constater que les discours n’ont pas trouvé d’échos sur le terrain. La balle est maintenant, selon le gouvernement, dans le camp des responsables locaux. C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre récemment le ministre de l’Intérieur Nour-Eddine Bedoui en visite dans la wilaya de Ghardaïa. «De telles initiatives doivent être prises à l’échelle locale», a signifié le ministre. «L’Etat a tout fait pour développer et encourager la fabrication des panneaux solaires et les accessoires nécessaires», dira-t-il. Selon Bedoui, il y a maintenant plusieurs investisseurs qui se sont lancés dans la fabrication des panneaux solaires, mais qui ne trouvent pas encore de preneurs.

Dans la foulée, le ministre a cité l’exemple de l’usine de Condor. Cette usine qui adhère complètement à la volonté du gouvernement de développer l’utilisation de ces énergies renouvelables est allée, fera savoir le ministre, jusqu’au point d’exprimer sa volonté de fabriquer ces panneaux sans percevoir ses dus immédiatement. Pour Nour-Eddine Bedoui, l’utilisation de l’énergie solaire doit être impérative particulièrement dans les wilayas du Sud. «Le soleil qui est la base du fonctionnement de cette énergie est omniprésent dans ces régions», a-t-il argué.

Et au ministre de pousser plus loin son raisonnement «l’Allemagne qui fête » l’apparition du soleil est nettement en avance en termes d’utilisation de l’énergie solaire», a-t-il fait observer, en notant que l’utilisation de l’énergie solaire est bénéfique au minimum sur deux plans. «Elle permet à l’Etat d’économiser l’argent qu’il dépense dans les branchements. Ensuite elle évite aux populations plusieurs méfaits d’utilisation des énergies fossiles», souligne-t-il. Par ailleurs, il faut souligner que la volonté de l’Etat de développer l’utilisation des énergies renouvelables s’est traduite aussi par l’instauration d’un ministère pour les énergies renouvelables. Un poste qui n’existe pas dans de nombreux pays. «Une autre réflexion fait aussi actuellement objet de maturation au niveau du gouvernement», indique-t-on.

Il s’agit de l’introduction de l’utilisation de l’énergie solaire comme étant une clause à part entière dans les cahiers des charges de la réalisation de certaines infrastructures publiques énergivores, à l’image des universités et des hôpitaux. Cette démarche est tant attendue par les défenseurs de l’environnement. «En effet, c’est cette dernière qui va obliger les entrepreneurs du Btph à prévoir les installations nécessaires pour l’utilisation de cette énergie», affirme-t-on. Parallèlement à cela, l’Algérie tient encore aux fameux projet de réalisation des installations photovoltaïques pour produire 4000 MW. «La concrétisation de ce projet va se faire via un appel d’offres international qui va être lancé incessamment», ne cesse de promettre le gouvernement.

Par ailleurs, il faut relever que l’Algérie a adhéré pratiquement à toutes les initiatives qui se prennent à l’échelle mondiale concernant le développement et la généralisation des énergies non fossiles. L’Algérie a été, rappelons-le, parmi les premiers pays qui ont signé les yeux fermés les recommandations de la COP 21 qui s’est tenue à Paris il y a deux ans. «Les initiatives du gouvernement algérien gagneraient sans doute en efficacité et notoriété, en renforçant à l’avenir des campagnes médiatiques quant à l’utilisation de ces énergies renouvelables», s’accordent à dire de nombreux spécialistes. «La transition énergétique ne peut pas se faire sans l’adhésion des citoyens», affirment-ils. Le seul et efficace moyen pour gagner les esprits est constitué par les médias. Ainsi, le gouvernement algérien aura tout intérêt à renforcer ces campagnes via la télévision, la radio et la presse écrite. Il faut dire à ce propos que les pas de géants que la France a franchis dans ce domaine, sont dus en grande partie au travail de sensibilisation que les autorités sont en train d’effectuer sans répit.