Une citadelle face aux assauts islamistes

Une citadelle face aux assauts islamistes

Le pays qui a opposé une farouche et héroïque résistance aux groupes armés islamistes durant la décennie noire est à nouveau en proie à des tentatives de déstabilisation plus sournoises.

Le loup n’a pas renoncé à investir la bergerie. Il est même à ses portes. La vigilance est plus que jamais de mise. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a alerté à plusieurs reprises l’opinion publique.

«L’Algérie fait face actuellement à une invasion sectaire étrangère à sa culture, mettant en danger son référent religieux, à l’effet de la déstabiliser et la diviser sur une base rituelle», avait déclaré, le 8 octobre dernier, Mohamed Aïssa sur les ondes de la Chaîne 3. L’islam ciment et socle sur lequel s’est construite la société algérienne sans exclure ni rejeter les autres religions monothéistes qu’elle a accueillies en son sein et avec lesquelles elle a cohabité en toute intelligence durant des siècles est menacée par des mouvements sectaires.

Le pays qui a opposé une farouche et héroïque résistance aux groupes armés islamistes durant la décennie noire est à nouveau en proie à des tentatives de déstabilisation plus sournoises. Si pendant les années 1990 l’ennemi était identifié à travers son projet de société moyenâgeux quand bien même n’avançait-il pas à visage totalement découvert, il n’empêche qu’il a fini les deux genoux à terre sous les coups de boutoir des services de sécurité et de l’Armée nationale populaire qui n’a eu de cesse de le traquer dans ses derniers retranchements jusqu’au jour d’aujourd’hui pour l’éradiquer.

Cette fois-ci le danger a muté. Il est multiple. Ceux qui n’ont pas renoncé à prendre la citadelle ont investi les canaux de communication les plus pointus.

Leur stratégie s’affine et offre une réponse même éphémère à tous les frustrés de la planète. Paraboles, Internet, lieux de prières, Daesh…Les couches de la population les plus vulnérables, les plus réceptives aux discours et aux promesses rédempteurs sont appâtées puis harponnées par des groupes actionnés par des puissances étrangères dont le seul objectif est de mettre en place des régimes qui leur obéiront au doigt et à l’oeil.

Pour mieux jouir de leurs ressources, de leurs richesses naturelles. Ce qui s’est passé en Irak, en Libye qui est en proie au chaos ou en Syrie en dit long sur leurs visées expansionnistes. Un sillon tracé par ces mouvements sectaires qui ne sèment que mort et désolation partout où ils ont pris racines. Partout où ils ont mis les pieds.

L’Algérie, ilôt de stabilité au Maghreb, reste l’unique pays à avoir été épargné par la vague verte. Les islamistes sont au pouvoir au Maroc, en Tunisie ils demeurent à ses portes, la Libye est beaucoup plus en proie au chaos qu’ à la partition…

Les événements cycliques qu’a traversés la région du M’zab sont symptomatiques de ce que risque l’Algérie. La manipulation de la religion est manifeste. Le ministre des Affaires religieuses l’a dénoncée. «Au lieu de dire que les enfants d’Algérie sont entrés dans un affrontement violent à Ghardaïa, comme il en arrive aussi dans des quartiers de la capitale ou entre certains arouchs à l’est, à l’ouest et au sud, on dit qu’il y a un affrontement entre malékites et ibadites», avait fait remarquer Mohamed Aïssa.

Une brèche dans laquelle se sont empressés de s’engouffrer les radicaux islamistes qui n’ont certainement pas renoncé à leur projet de société qui consiste à faire plonger l’Algérie dans les ténèbres. «Il y a des gens à Ghardaïa qui sont des salafistes radicaux qui poussent à une guerre confessionnelle et qui cherchent à créer la fitna entre les populations de la région», avait prévenu M.Aïssa. L’Algérie a beau se prémunir, mais le virus inoculé dans les années 1990 peut déclencher à tout moment l’épidémie…