Un budget de 6,6 milliards de dinars pour l’APN

Un budget de 6,6 milliards de dinars pour l’APN

Cette dotation est supérieure à celle du Premier ministère et à celles de quatre départements ministériels, tel que cela est défini dans la loi de finances 2018.

L’Assemblée nationale populaire recevra de la part de l’État, pour l’exercice 2018, une dotation   budgétaire de plus de 6 milliards de dinars en plus de ses ressources propres. Une enveloppe supérieure à celle du Premier ministère et de plusieurs départements ministériels.

Le bureau de l’APN a approuvé en novembre dernier le budget de l’institution pour l’exercice 2018. Le document a été transmis ensuite, à la commission des finances et du budget, juste  avant l’adoption du projet de loi de finances par la Chambre basse.

Le total des ressources de l’APN pour le prochain exercice s’élèvent à plus 6,6 milliards de dinars, si on ajoute les 650 millions de dinars   de reliquat du budget de 2017 et les 10 millions de dinars de ressources diverses dont la provenance n’a pas été précisée dans le document. L’Assemblée nationale aura ainsi maintenu le même rythme de dépenses qu’en 2017.

À ce titre, son budget est supérieur à celui du Premier ministère, établi, dans le projet de loi de finances pour 2018 à 4,45 milliards de dinars  et même à quatre départements ministériels. Il s’agit de l’Industrie et des Mines avec 4,61milliards de dinars, du Tourisme avec 3,15 milliards de dinars, de la Poste et des TIC avec 2,34 milliards de dinars et de l’Environnement et des Énergie renouvelables avec 2,13 milliards de dinars.

Les salaires des parlementaires et la rémunération du personnel administratif de l’hémicycle   engloutissent, à eux seuls, plus de la moitié de la totalité du budget de dépense et fonctionnement de la Chambre basse. Soit 4,6 milliards de dinars.

Les salaires et indemnités des seuls députés  sont de l’ordre de 3,7 milliards de dinars, auxquels s’ajoutent 1,8 milliard de dinars de frais de fonctionnement et plus de 1 milliard de dinars de frais de gestion.

Dans le chapitre indemnités des députés, 1,7 milliard de dinars sont réservés au paiement des indemnités principales et 385 millions de dinars aux indemnités complémentaires de représentation.

L’Assemblée nationale prévoit pour l’exercice  2018, 121,9 millions de dinars de frais de transport et de déplacement et 639 millions de dinars   de charges sociales entre frais de la Cnas et d’allocations familiales.

Une vingtaine de primes totalisant la somme  de plus d’un milliard de dinars sont sériées  dans le chapitre numéro deux du document   détaillant la répartition des dépenses de l’APN. On peut citer notamment, la prime de souveraineté avec 27 millions de dinars, l’indemnité de   responsabilité de l’ordre 9,5 millions de dinars,  88 millions de dinars de prime d’astreinte, 82 millions de dinars de prime de représentation, 1,3 million de dinars de prime de panier et 1 million de dinars de prime de téléphone.

Les moyens de gestion sont évalués à plus d’un milliard de dinars. Ils couvrent notamment les frais du parc auto (257 millions de  dinars),  café et restauration (104 millions de dinars), la formation (29,5 millions de dinars), les frais de mission et d’hébergement(180 millions de dinars), les activités culturelles (26 millions de dinars), l’aménagement et l’entretien de la bâtisse (64,5 millions de dinars) et les activités internationales (80 millions de dinars).

L’Assemblée nationale prévoit, en outre, 14 millions de dinars de dépenses en 2018 pour l’achat de livres, d’abonnement à la presse nationale et internationale, au Journal officiel et aux magazines spécialisés.

Nous sommes donc loin de la rigueur budgétaire dont parle l’Exécutif en ces temps de baisse drastique des recettes du pétrole.

Nissa Hammadi