Trois centrales électriques opérationnelles en 18 mois: Siemens réalise un projet pharaonique en Egypte

Trois centrales électriques opérationnelles en 18 mois: Siemens réalise un projet pharaonique en Egypte

Devant la progression constante du nombre d’habitants (95 millions aujourd’hui et 109 millions en 2025) et le lancement de nouveaux projets industriels, l’Egypte a fortement ressenti un manque en énergie électrique, notamment en été.

Des journalistes de 18 nationalités (Asie, Europe, Afrique et Amérique latine) ont été conviés, du 22 au 24 mai dernier, par le géant allemand Siemens à constater la réalisation d’un projet pharaonique garantissant 45% des besoins en énergie électrique à l’Egypte avec une production de 14,4 gigawatts d’électricité, soit 14 400 mégawatts, et ce, en seulement 36 mois.

Plus encore, les trois centrales électriques à cycle combiné que compte le mégaprojet, sont déjà en marche, à peine 18 mois après le lancement des travaux. Une prouesse sans commune ressemblance avec aucun autre projet au monde nous dit-on. «En temps normal, un tel projet ne peut être livré qu’après cinq années, mais nous avons pu le faire en 18 mois», disent fièrement les concepteurs et exécutants du mégaprojet.

Siemens s’est associé dans la réalisation de cet ensemble énergétique avec les compagnies égyptiennes El Seweydi Electric et Orascom Construction. Une armée de 20 000 employés a été déployée pour rendre possible le défi de garantir en un temps record de l’électricité à 45 millions d’habitants, soit près de la moitié de la population égyptienne et éviter aux installations industrielles alentours tout risque de black-out.

Quand le besoin crée le défi

Devant la progression constante du nombre d’habitants (95 millions aujourd’hui et 109 millions en 2025) et le lancement de nouveaux projets industriels, l’Egypte a fortement ressenti un manque en énergie électrique, notamment en été. Entre 2011 et 2014, l’activité exploration de gaz en Egypte a connu un déclin, et la production de gaz local a fortement diminué, poussant les autorités du pays à recourir à l’importation du GNL à partir de l’année 2015.

En septembre 2014, un black-out a plongé l’Egypte dans le noir. Alors que son énergie électrique est presque totalement dépendante de combustibles fossiles et devant le besoin croissant en énergie et le manque de ressources locales, le gouvernement égyptien a pensé à fournir plus d’électricité à sa population en utilisant le moins de gaz. Et c’est de là qu’est née l’idée de construire trois grandes installations électriques réparties sur différentes régions de l’Egypte et dont la production électrique dépendrait de l’utilisation d’un mix d’énergies fossile et renouvelable.

Le géant allemand Siemens propose et hérite du défi et s’associe à El Seweydi Electric et à Orsacom Construction pour l’exécution du mégaprojet. Trois grandes centrales de production en cycle combiné d’une capacité de 4,8 GW chacune sont lancées simultanément dans trois lieux distincts pour un coût total de 8 milliards d’euros. Beni Suef, New Capital et Burullus sont les trois localités choisies pour accueillir les trois grandes installations dont le mode de production permettra à l’Egypte d’économiser 1,3 milliard de dollars d’achat de GNL.

Assurant la conception, la supervision et la mise en service des installations, Siemens assure aussi la fourniture de 24 turbines à gaz classe H puissance équivalente à 10 avions A380, 12 turbines à vapeur, 36 générateurs, 24 générateurs de vapeur à récupération de chaleur, 4 condenseurs de l’air, 24 piles de contournement ainsi que 600 éoliennes d’une capacité de 2 GW. El Sewedy et Orascom s’occupent de la construction générale des centrales à cycles combinés.

«Nous avons pensé à un schéma permettant de répondre à la fois au besoin énergétique mais en utilisant le moins de GNL et en respectant l’environnement, et il nous a donc été possible de le faire en recourant aux énergies renouvelables», a expliqué Imad Ghaly, PDG de Siemens Egypte, lors de la présentation, en ce mois de mai, de la phase 1 du mégaprojet et la mise en marche de la centrale à cycle combiné (turbine à gaz et turbine à vapeur) de Beni Suef en à peine 18 mois de travaux.

Même état d’avancement du côté des centrales de New Capital et Burullus atteignant plus de 80% d’exécution du contrat. Un contrat dont Siemens est majoritairement actionnaire à hauteur de 62%. Le financement a été couvert par un consortium de banques internationales et régionales avec des facilités de crédits largement couvertes par les agences de crédit à l’exportation. L’achèvement total de cette grande œuvre est prévu en 2018 et deviendra le plus important projet de construction de centrales à cycle combiné au monde.