Transport maritime des marchandises : Les frais de logistique pèsent 30% du coût de l’export

Transport maritime des marchandises : Les frais de logistique pèsent 30% du coût de l’export

Ce sont en moyenne 123 millions de tonnes de marchandises qui sont embarquées et débarquées chaque année par les ports algériens, ce qui représente 1,5 million de conteneurs transportés par 11 000 navires, sachant que l’Algérie, elle, ne détenait, à 2014, que… 47 navires en exploitation propre, selon une étude sur les perspective du transport maritime mondial réalisée par la Cnuced.

Pourquoi ces indications, plus particulièrement le nombre de cargos que possède le pays, devraient poser problème, surtout que l’Algérie aspire à augmenter ses exportations hors hydrocarbures ? Tout simplement à cause des frais de prestations logistiques dans le fret maritime qui représentent 30% de la totalité du prix des produits exportés. C’est ce qu’a déploré, à juste titre, le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, jeudi à Tipasa, appelant à mettre un terme à cette situation.

L’Algérie dépense annuellement des sommes colossales en devises dans le transport maritime des marchandises, au moment où les frais des prestations logistiques représentent 30% de la totalité des produits exportés, contre un taux de pas plus de 10% signalé en Europe. La solution ? La formation et la mise en place de capitaineries afin de ne plus dépendre de la main-d’oeuvre internationale.

Lors d’une cérémonie de signature de trois conventions de formation spécialisée (en post-graduation) dans le domaine du transport maritime, au siège de l’Ecole supérieure de commerce de Koléa (Tipasa), M. Zaâlane a considéré que cette situation « incite, en tant que premier responsable du secteur des transports, à œuvrer au développement de ce secteur vital et à mettre un terme à cette dépense continue, en assurant en premier lieu la qualification de la ressource humaine ». Car, a-t-il dit, « le secteur du transport maritime a besoin plus que jamais de développer ses capacités et compétences considérées comme vitales pour l’économie nationale ». Et surtout pour faire des économies et arrêter de payer en devises les armateurs ainsi que les affréteurs.

Le ministre a, en outre, réitéré la volonté des pouvoirs publics, à leur tête le président de la République, à soutenir et à renforcer la coopération entre l’entreprise économique et l’université, en vue du développement de la ressource humaine, considérée comme étant la base même du développement national. M. Zaâlane a insisté, à ce propos, sur l’importance du module des prestations logistiques enseigné au Centre de formation en gestion maritime et portuaire, lequel relève de la Société générale maritime, dans le développement de la compétitivité des produits destinés à l’exportation notamment. D’ailleurs, le ministre a fait part, à cet effet, de la formation de plus de 800 cadres au Centre de formation en gestion maritime et portuaire, notamment dans les spécialités de manutention, magasinage, pointage et reconnaissance de marchandises.

La création du Centre de formation en gestion maritime et portuaire, relevant de la Société générale maritime, a été dictée par la couverture des besoins de formation ressentis par les entreprises du domaine, selon M. Zaâlane. Il a signalé la signature de conventions avec de nombreuses entreprises pour la formation de leurs cadres et employés, dont des sociétés d’assurance, la Compagnie de transport maritime des marchandises CNAN-Nord et la Société nationale de transport maritime des hydrocarbures. En 2016, la Société générale maritime avait signé un accord couronné par la formation, pour la première fois, d’une promotion de cadres du secteur du transport maritime. Une expérience réussie, qui a suscité la signature, cette année, d’une autre convention relative à la gestion du transport maritime et des prestations logistiques, laquelle a été élargie à l’expertise maritime.