Transition énergétique : facteur de diversification de l’industrie

Transition énergétique : facteur de diversification de l’industrie

L’APRUE et l’ADEME signent un mémorandum de coopération

L’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue), et l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ont signé, hier à Alger, un mémorandum de coopération en faveur de l’efficience énergétique. Reconduit pour la quatrième fois depuis 2003, cet accord a été paraphé par le directeur général de l’Aprue, Mohamed Salah Bouzeriba, et le  président de l’Ademe, Bruno Lechevin, en présence de la secrétaire générale du ministère de l’Énergie, Mme Fatma-Zohra Cherfi.

S’exprimant à cette occasion, la secrétaire générale auprès du ministère de l’Énergie, Mme Fatma-Zohra Cherfi, a tenu à souligner que  «l’Algérie, à l’instar des autres pays du monde, a entamé, depuis plusieurs années, le processus de transition énergétique». Elle dit, dans ce sens, que leur  perception par rapport à ce nouveau concept est d’aller progressivement  vers un mix énergétique qui tienne  compte, notamment des ressources énergétiques les plus disponibles et les plus abordables. «La rencontre d’aujourd’hui s’inscrit, a-t-elle précisé,  dans les efforts et la contribution effective du secteur de l’énergie à la mise en œuvre de la politique du gouvernement  en faveur, notamment de la promotion de la maîtrise de l’énergie et de l’encouragement  du développement d’une industrie nationale du bâtiment durable.» Et de poursuivre : «Cette politique nécessite la conjugaison  des efforts  de tous les acteurs et partenaire nationaux concernés, en particulier les opérateurs économiques.» Elle n’a pas manqué de relever que «ce séminaire se tient dans un contexte particulier qui s’appuie sur un nouveau modèle de croissance économique, dont les objectifs sont, pour notre secteur, la transition énergétique permettant de stabiliser  à 3% la croissance de la demande annuelle de l’énergie en consommant moins et mieux. Le développement d’une industrie locale des équipements et composants contribuant à l’émergence des deux filières ainsi ciblées. Cette transition énergétique contribuera, à l’évidence, non seulement à assurer notre sécurité énergétique, mais constituera aussi un puissant catalyseur pour la diversification de l’industrie  nationale, telle que prévue dans le nouveau modèle de croissance économique adopté par les pouvoirs  publics en juillet 2016». En effet, l’Algérie a adopté une série de mesures visant à protéger l’économie nationale et à promouvoir sa croissance, notamment par l’encouragement de l’investissement national public et privé. S’agissant de l’efficacité énergétique, Mme Cherfi a indiqué que ce programme se focalise sur les secteurs de consommation qui ont un impact significatif sur la demande d’énergie. Il s’agit, principalement, du bâtiment, du transport et de l’industrie, qui représentent à eux seuls plus de 90% de la consommation finale. Quant à l’objectif assigné à ce programme, elle a fait savoir qu’il vise à  atteindre, à l’horizon 2030, une économie d’énergie de l’ordre de 63 millions de TEP, de réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 193 millions de tonnes de CO2 et créer 200.000 nouveaux postes d’emploi. Ce programme nécessitera un budget conséquent de 900 milliards de dinars, dont 54%  seront pris en charge par l’État. Pour la mise en œuvre de la 1re phase annuelle du programme en question, la SG a relevé que «l’État a consacré une enveloppe de 5 milliards de dinars. Dans la phase  exploratoire ayant précédé le lancement de ce programme ambitieux qui permet la création de conditions favorables à la promotion de l’efficacité énergétique et à la réalisation de projets-pilotes et de démonstration, l’État leur a consacré plus de 4 milliards de dinars. Les économies d’énergie obtenues, à l’issue de cette phase, sont de l’ordre de 40.000 tep/an et de plus de 2 millions de litres de carburants/an, et d’éviter environ 190.000 tonnes équivalent co2».

L’APRUE et l’ADEME signent un mémorandum de coopération

De son côté, le directeur général de l’APRUE, M. Mohamed Salah Bouzeriba, a exprimé sa pleine satisfaction quant à la tenue de cette journée qui a pour objectif de favoriser l’échange d’expériences sur l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment, d’établir une feuille de route bâtiment, le développement de la production de matériaux isolants sur le marché  national, ainsi que le mécanisme de financement qui s’y rapporte.  «L’organisation aujourd’hui de ce séminaire confirme la grande importance que nous avons accordée à la maîtrise de la consommation de l’énergie dans le secteur du bâtiment», a-t-il ajouté. Et de poursuivre : «L’efficacité énergétique est transversale,  et tous les secteurs d’activité sont concernés.» S’agissant du mémorandum de coopération  signé entre l’APRUE et l’ADEME, d’une durée de 3 ans, il a indiqué qu’il prévoit une coopération  axée sur le soutien à la création et au développement de point info énergie en Algérie, l’appui à l’observatoire de la maîtrise de l’énergie et la mise en œuvre du plan d’action d’efficacité  énergétique  bâtiment en Algérie. En réponse à une question relative aux  résultats enregistrés depuis le début de cette coopération avec l’ADEME, M. Mohamed  Salah a cité, à titre d’exemple, «la formation de 500 cadres». Il y a lieu de souligner qu’actuellement, en Algérie, le secteur du bâtiment est l’un des secteurs dont la consommation a un impact significatif  sur la consommation globale d’énergie du pays,  soit 42% de la consommation finale.