Tourisme: une place au soleil

Tourisme: une place au soleil

Les catalogues des destinations éligibles à des choix de vacances sont impitoyables. Seules celles qui répondent aux standards internationaux des voyages et des séjours touristiques y trouvent leurs places.

L’Algérie n’est pas encore une destination touristique. Ou elle ne l’est plus depuis quelques trois décennies. Il suffit de consulter les catalogues des voyages du monde pour s’en rendre compte. La Grèce, la Croatie, le Portugal sont en tête de liste des tendances de voyages. En Afrique, seuls l’Afrique du Sud, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie, la battante, et à un degré moindre, l’Egypte, émergent. L’Algérie est encore loin du compte.

Les catalogues des destinations éligibles à des choix de vacances sont impitoyables. Seules celles qui répondent aux standards internationaux des voyages et des séjours touristiques y trouvent leurs places. C’est donc avec un pincement au coeur que l’on constate l’absence de nos villes, sites touristiques qui, pourtant, n’ont absolument rien à envier aux autres sites de par le monde.

Les questions de sécurité, comme entrave à la fréquentation de la destination algérienne, ne sont plus à l’ordre du jour. Des institutions internationales crédibles ont bel et bien établi que l’Algérie est un des pays les plus sûrs au monde. Le plus sûr en Afrique.

Alors, il faut chercher l’obstacle ailleurs.

Des infrastructures touristico-hôtelières comme on en trouve à Oran, Béjaïa, Jijel, Skikda, relevant du secteur public ou privé ont drainé du monde et semblent avoir accompli leur part de marché. Les réseaux sociaux ont véhiculé des images flatteuses des activités des complexes touristiques de Tipasa et des Andalouses pour ne citer que celles-là. On s’en réjouit.

Mais c’est trop peu pour faire sortir l’Algérie de sa léthargie touristique. Pour preuve, ces départs toujours plus massifs d’une année à l’autre, vers l’étranger et plus particulièrement la Tunisie. Le secret? on y trouve des tarifs accessibles, des prestations raisonnables, la sérénité recherchée, la convivialité nécessaire et les distractions attractives dans et hors des établissements hôteliers de séjour.

Ces pays à fort potentiel de fréquentation touristique étrangère entretiennent avec une infinie précaution et une attention certaine leur image et s’assurent d’une visibilité de leurs pays. Pas seulement à travers la participation aux plus grands Salons internationaux du tourisme. Une participation qu’il faut, du reste, saluer pour sa qualité de représentation et de propositions de produits. Ces pays vont bien au-delà d’événements internationaux pendant lesquels ils renforcent l’image de pays tolérants, hospitaliers et diffusent les images de leurs sites touristiques.

L’organisation de festivals, autant d’art traditionnel que d’art moderne, le recours à des personnalités d’envergure internationale influentes du monde de l’art des lettres et des sports. Le cinéma est entre autres, un des principaux vecteurs de cette promotion de l’image. Le Maroc, la Tunisie excellent dans ce domaine.

Où en est l’Algérie dans cette démarche? Bien loin du compte.

Et c’est certainement là qu’il faut rechercher les autres raisons de la dé-sertion de la destination. Très peu de visibilité et de lisibilité sont liées à l’évocation de la destination touristique algérienne. A l’exception de la célébration des «mwassem» aux dimensions beaucoup plus nationales, aucun festival d’envergure internationale ne peut être cité. Plus grave encore, certaines initiatives relevées sur les réseaux sociaux, et prévues à Alger, Béjaïa ou Constantine qui pourraient donner de la visibilité à la destination, et faire valoir ses vertus de tolérance, d’hospitalité et d’ouverture d’esprit, font l’objet de rejet par certains milieux connus pour leur intolérance à toute idée de progrès ou de modernité.

L’image ne peut en être que ternie et les conséquences, pour longtemps irréparables.

Et ce n’est pas fini. Les coûts des séjours dans les stations balnéaires restent dissuasifs et ne peuvent en aucun cas soutenir la concurrence avec les pays voisins.

Quant au visa, ce fameux sésame, il achèvera toute velléité de visiter l’Algérie. Des raisons sécuritaires pourraient, elles, être invoquées? Cela ne se comprendrait pas dans le pays le plus sûr d’Afrique.