Top départ de la Design Parade 04 donné à la Villa Noailles

Top départ de la Design Parade 04 donné à la Villa Noailles

1P-CREDIT-OLIVIER-ANSELLEM.jpgMarie-Laure de Noailles, icône des Années folles, mécène et artiste à ses heures, nourrissait une fascination généreuse pour l’avant-garde culturelle et le divertissement, l’érudition et le plaisir.

Cette descendante du marquis de Sade et amie de Cocteau avait ainsi, avec son financier de mari le vicomte de Noailles, érigé cette incroyable maison sur les hauteurs de Hyères.

Lignes cubistes, confort spartiate, le luxe y était le temps partagé avec les amis, les artistes, les œuvres.

Un esprit qui perdure, aux antipodes de la muséographie, sous l’impulsion de Jean-Pierre Blanc, directeur de la Villa, et de Catherine Geel, commissaire de la Design Parade.

L’histoire du lieu semble plus prégnante que jamais cette année.

D’abord, le lauréat du Grand Prix, Antoine Boudin, a séduit le jury avec une imposante mais légère assise en tube ceintré qui rappelle les fauteuils du moderniste Marcel Breuer, à l’époque sollicité par les Noailles pour aménager leur maison d’été.

« Bien sûr, l’acier a laissé place à l’aluminium, les vis à la soudure, la toile à un tissu outdoor, mais le principe est là », explique Antoine, qui a même baptisé sa création D’Eici se vèi l’Almanarre (l’Almanarre étant une plage de Hyères).

Et puis, il y a Jerszy Seymour, dont les installations dégoulinantes et chahutées – l’une dans la salle de squash, l’autre dans la piscine (photo) – relèvent de la transparence, mais surtout de la spontanéité, presque de l’acte primal.

Avec lui, c’est la quête du bien-être et de l’expression débridée, si chers aux Noailles, qui est convoquée.

En tordant la porcelaine de Sèvres jusqu’au point de ravissement (Lace), Christian Biecher a épousé l’architecture de Mallet-Stevens et cette lumière chaude, rosée, versatile, si particulière à la Villa Noailles.

Tandis que François Azambourg dévoile pour l’occasion ses étonnants vases en verre à l’épiderme sculpté par l’écorce d’arbre.

Un palmarès international2P-CREDIT-OLIVIER-ANSELLEM.jpg

2009 est aussi l’année de l’ouverture à d’autres designs que celui de l’objet : le collectif de graphistes H5 a présenté Logorama, un impertinent court-métrage d’animation entièrement réalisé à partir de logos de marques – le personnage de McDonald’s campe par exemple un gangster empruntant au registre du clown méchant.

C’est aussi l’ouverture à un palmarès international.

Felipe Ribon, un Franco-Colombien, a recueilli les suffrages du public avec sa salle de bains entièrement déhoussable et lavable.

Emi Yatsuzaki, une Japonaise qui était sculptrice à Kyoto avant de rejoindre l’ENSCI, a quant à elle remporté le Prix du design du groupe Seb.

Outre ces heureux élus, on gagnera enfin à faire la connaissance d’Oscar Diaz, un Espagnol installé à Londres, dont le projet d’éclairage à clipper n’importe où sur un rail recouvert de tissu conducteur est plutôt très bien vu.

Plus le temps d’aller à la plage ? Pas grave : l’abus de design n’est pas (trop) dangereux pour la santé…