La campagne électorale dans la wilaya de Tizi Ouzou tarde vraiment à prendre son envol, surtout avec l’indifférence totale et inédite des citoyens.
Hier, au quatrième jour de campagne, l’ambiance inhérente aux élections restait encore très morose, non seulement au centre-ville de Tizi Ouzou, mais aussi dans les 21 daïras que compte la wilaya. Même les affiches des candidats aux élections législatives du 4 mai prochain n’étaient pas encore visibles sur les tableaux d’affichage réservés à cet effet, a-t-on constaté, notamment au niveau du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou ainsi qu’un peu partout ailleurs.
Les quelques meetings qui ont été animés ces quatre premiers jours, notamment par les têtes des différentes listes dans quelques chefs-lieux de daïra (comme le MPA, le FFS, le FLN, le RCD et la liste indépendante Alternative citoyenne) n’ont réussi à rassembler que quelques dizaines de personnes malgré une mobilisation des candidats et de leurs supporters, mais aussi la mise en place de moyens matériels et médiatiques conséquents.
En effet, les citoyens sont vraiment aux abonnés absents quand il s’agit de les solliciter à prendre part aux discours de campagne. Les discours mielleux, pleins de promesses ne séduisent plus car chat échaudé craint l’eau froide. Et ce sont incontestablement les jeunes, qui sont du reste, majoritaires dans la société kabyle, qui expriment le plus de distance envers la campagne électorale. Pourtant, il faut dire que trop de «bruit» a été fait depuis quelques jours autour de cet événement politique majeur visant à renouveler l’APN.
Mais, les citoyens ayant déjà eu plusieurs expériences décevantes dans le passé, notamment depuis les élections législatives de 1997 et celles qui ont suivi, ne réagissent plus de la même manière et l’engouement qui les animait en pareilles occasions s’est éteint. «Nous n’avons jamais rien gagné à voter sur X ou Y.
Toujours, c’est le même scénario qui se renouvelle. A la veille des élections, on vient nous remplir les oreilles avec des promesses et une fois élus, les candidats et les chefs des partis ne reviennent qu’à l’occasion d’autres élections», déplore un sexagénaire de Tizi Ouzou-ville qui a toujours voté, mais qui va boycotter pour la première fois le vote, à l’occasion des législatives du 4 mai prochain.
Ainsi, les représentants des onze partis politiques et des quatre indépendants qui prennent part à ces élections à Tizi Ouzou éprouvent beaucoup de mal à faire avancer leur campagne électorale dans un tel climat d’indifférence où le match retour de la JSK face au club du TP Mazembe pour le compte de la coupe de la CAF occupe la part du lion des discussions dans les cafés et autres lieux publics de la ville de Tizi Ouzou et des autres localités de la wilaya.
Même les deux partis qui avaient l’habitude de rafler la mise dans la wilaya de Tizi Ouzou, par le passé, à savoir le FFS et le RCD, ont encore du mal à se faire entendre. Le RCD et le FFS ont subi de nombreux mouvements de mécontentement lors de la conception des listes des 15 candidats aux législatives du 4 mai 2017.
Ce qui a sans doute contribué à cette démobilisation de la part même des militants, censés retrousser les manches pour faire adhérer le maximum de citoyens et de voix à leurs listes respectives. Le FLN et le RND n’ont pas été non plus épargnés par le même genre de grogne. Les responsables de ces quatre partis ont déclaré lors de ces premiers jours de campagne que ces incidents n’allaient avoir aucune répercussion sur le déroulement de la campagne, mais la réalité observée sur le terrain depuis dimanche dernier dit tout le contraire.