Ted Morgan, un Américain à Alger

Ted Morgan, un Américain à Alger

XVM76f5a06a-1cf2-11e6-a2ac-12bb92db1236.jpgDans Ma Bataille d’Alger, un appelé franco-américain anticolonialiste raconte la guerre.

C’est l’enfant d’une jeune nation enrôlé dans la guerre d’un vieux pays défendant les derniers carrés de son empire blessé. Ted Morgan en Algérie. Un «boy» aux côtés des paras de Bigeard. Un regard rare, forcément intéressant, inévitablement agaçant.

L’affaire est moins simple qu’ainsi énoncée. Car si Ted Morgan est américain, ses racines puisent dans la terre de France, et même dans ses plus vieilles strates. Son nom, qui sonne comme celui d’un héros de BD américaine, est l’anagramme de «de Gramont». Une illustre famille, qui compte deux maréchaux de France et de nombreux officiers généraux. Ted est devenu Morgan quand il a pris la nationalité américaine, en 1977. Il était arrivé aux États-Unis à l’âge de cinq ans. En 1937, son père, Gabriel de Gramont, était attaché de l’air à Washington.

La mort de ce dernier, dans les rangs des forces gaullistes à Londres, a mené Ted en Algérie. Quand l’armée française le convoque sous les drapeaux, il est l’un de «ces étudiants américains preppy (BCBG, NDLR) aux joues fraîches, sorti d’une …