Tebboune prépare son plan d’action

Tebboune prépare son plan d’action

Le tout nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, prépare son plan d’action attendu par les Algériens. Après une première réunion avec son équipe gouvernementale, il s’apprête à présenter son programme aux nouveaux députés élus des législatives de mai dernier.

Considérée comme une routine ou une tradition, cette présentation est déjà énoncée dans la nouvelle mouture de la Constitution, notamment à travers l’article 94, qui dispose que le gouvernement présente son plan à l’APN pour adoption. Et que l’APN procède à un débat général, dont le Premier ministre devrait prendre les grandes lignes pour enrichir son plan, après consultation du président de la République.

De même que l’article 98 de la Constitution dispose que « le gouvernement est obligé de présenter annuellement une déclaration de politique générale qui sera conclue par une motion de la part des parlementaires ». C’est dans cet article qu’il est fait mention de la fameuse motion de censure, celle qui oblige le Premier ministre à présenter sa démission.

Or, on sait que Abdelmalek Sellal n’a jamais présenté un plan d’action, ni engagé un débat général, ni subi la moindre motion. Pourtant, avec la promulgation de la Constitution en février 2016, l’ex-Premier ministre n’a pas jugé utile de faire appliquer ces articles introduits pour la première fois.

Toutefois, des milieux politiques s’interrogent sur les véritables intentions de Tebboune.

Va-t-il se soumettre à l’esprit et à la lettre de la Constitution, en descendant au Palais Zighout-Youcef ? Va-t-il imposer cette nouvelle tradition politique, institutionnelle et démocratique ? Selon nos informations, Tebboune serait prêt à rencontrer les parlementaires, à présenter son plan, à en discuter et surtout à permettre aux députés d’en débattre. Il est également question qu’il cherchera à travers ce débat de tirer le plus grand bénéfice politique, à travers une motion de soutien à son gouvernement.

On croit savoir que ce débat est prévu après la fin du mois de ramadhan, certainement la première semaine du mois de juillet. La loi dispose que cette présentation se fait dans un délai de 45 jours après l’annonce de la constitution du gouvernement.

Car, tout indique que la machine de l’APN va démarrer péniblement sa législature dans quelques semaines, en raison d’un agenda serré.

D’ailleurs, on accuse le FLN de retarder au maximum l’installation de son nouveau chef de groupe parlementaire pour engager le processus d’installation des membres du bureau de Said Bouhadja, les neuf adjoints et les vice-présidents, ainsi que les présidents des commissions et des rapporteurs.

Déjà tous les partis politiques ont désigné leurs présidents de groupe parlementaire, sauf le parti majoritaire, ce qui est assez paradoxal. Il s’agirait de Hamdadouche Nacer de l’alliance MSP, de Lakhdar Benkhalef de l’alliance Ennahdha, Justice et Bina, de Djelloul Djoudi du PT, de Chafai Bouaiche du FFS, de Belabbès Belabbès du RND, de Nouassa Mustapha de TAJ et Belghouti Hadj de Moustakbal.

Tout le monde sait que le règlement intérieur de l’APN dans son article 13 souligne que le bureau du Parlement est constitué du président et de ses neuf vice -présidents, après une réunion avec les chefs des groupes parlementaires.

Or, dans le cas actuel, c’est le parti majoritaire qui n’a pas désigné son représentant. Une bataille sourde oppose au sein des appareils du vieux parti certains protagonistes pour prendre ce poste. Avec la désignation de personnalités influentes du parti au sein du cabinet exécutif, comme Iddalia, Khaoua ou Beda, il reste Djemai et Ferroukhi pour briguer cette responsabilité.

L’ancien ministre de l’Agriculture n’a pas les faveurs du parti, selon des indiscrétions, depuis le limogeage de Sellal, qui avait une grande influence sur les grandes décisions du parti avant la campagne des législatives. Avec la nomination de Tebboune, membre du comité central, les données risquent bel et bien de changer.