Sites pétroliers, aéroports, ports, ambassades et institutions sensibles ,Ould Kablia annonce un tour de vis sécuritaire

Sites pétroliers, aéroports, ports, ambassades et institutions sensibles ,Ould Kablia annonce un tour de vis sécuritaire

gendarme.jpgL’attaque terroriste contre la base gazière de Tiguentourine a révélé des défaillances dans le système de sécurité qui nécessite les mesures annoncées jeudi par le ministre.

La sécurité des sites économiques détenus par les étrangers sera assurée par les services de sécurité algériens. Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, qui en a fait l’annonce, a précisé que les compagnies étrangères étaient réticentes à cette idée. Alors qu’avant l’attaque du site gazier de Tiguentourine à In Amenas, la sécurité des sites était assurée par des services internes, des sociétés de gardiennage employant des agents, parfois étrangers, non formés pour faire face à ce genre d’attaques. La victime française est d’ailleurs un ancien gendarme reconverti dans “le gardiennage”.

M. Ould Kablia a expliqué cette décision par le fait que la sécurité des sites économiques relève de la souveraineté nationale. Argument pour convaincre les partenaires, notamment les sociétés qui ont eu des victimes dans l’attaque de Tiguentourine.

L’Algérie a pris la décision de renforcer la sécurité dans les ports, les aéroports ainsi qu’autour des périmètres des ambassades étrangères à Alger suite à l’attentat et aux menaces proférées par les groupes terroristes de s’attaquer aux intérêts français, américains et de tout pays qui soutient ou soutiendrait l’intervention française au Mali.

Les sociétés privées de sécurité ont prospéré pendant la période des grands attentats terroristes pour surveiller les sites économiques et sensibles. Leur rôle se limitait à la simple présence de leurs agents à l’entrée des sites. Puis vint le tour des sociétés étrangères, notamment celles opérant dans le domaine des hydrocarbures de créer leur propre sécurité interne. Un système calqué sur le modèle américain dont l’armée a souvent recours à ces sociétés privées, y compris à l’étranger, notamment en Irak et en Afghanistan. Et pour des résultats souvent contestables en raison du comportement sur le terrain de leurs agents recrutés généralement parmi d’anciens militaires et policiers à la gâchette facile.

La ruée de ces sociétés, algériennes et autres, vers le Sud s’est accélérée avec la venue de Chakib Khelil à la tête du département de l’Énergie et des Mines qui a importé le modèle américain qui le fascinait.

Malgré la menace que faisaient peser les groupes terroristes sur les ressortissants étrangers, surtout dans cette zone sensible, ces sociétés n’ont pris aucune mesure particulière alors que l’État s’était limité, dans ces conditions, à sécuriser les parcours menant aux sites. L’attaque du site de Tiguentourine est ainsi perçue comme une faillite de ce système qui consiste à déléguer une part des prérogatives de l’État à des privés dont le principal souci est l’intérêt matériel.

Il fallait donc revenir à l’ancien système avec les agents de l’État pour garantir la sécurité de ces structures hautement stratégiques. Cela d’autant que le contexte régional avec l’intervention de la France au Mali a induit la levée d’un cran de la menace terroriste sur ces sites et les travailleurs étrangers. Et c’est en ce sens que Daho Ould Kablia a raison d’évoquer la situation et ce choix sous l’angle de la souveraineté nationale ; souveraineté sérieusement secouée par l’attentat de janvier.

Vu sous un autre angle, on devine que c’est, d’une manière ou d’une autre, le système Khelil qui est, encore une fois, en cause, lui, qui a imposé le modèle américain dans un contexte complètement différent puisqu’il est marqué par la poursuite des activités terroristes, renforcées par l’acquisition d’un arsenal militaire important issu des stocks de Kadhafi ainsi que les capacités financières de groupes terroristes à travers les rançons.

En fait, Chakib Khelil a mis en place un système global qui a intégré tous les compartiments du secteur avec une externalisation de certaines activités sans tenir compte de leur caractère stratégique. La décision de remplacer les sociétés privées de sécurité par des agents “légaux” participerait ainsi à la campagne de “dékhalilisation” entamée depuis des mois avec ses “relents” de scandales et de corruption à grande échelle.

D B