La décision du Cela n’est pas partagée par les autres partenaires sociaux du secteur de l’éducation pour lesquels la convocation que reçoivent les enseignants vaut une réquisition qui les expose, au cas où ils ne répondraient pas, à des mesures disciplinaires.
Le Conseil des enseignants des lycées d’Algérie (Cela) a brandi la menace de ne pas participer à la session spéciale du baccalauréat, décidée au profit des retardataires et des absents à la session de juin dernier, qui débutera jeudi prochain. Il s’agit de la “non-participation à l’encadrement de cette session du bac (surveillance, correction), en dégageant toute responsabilité quant aux conséquences pouvant en découler”, a précisé son secrétaire général, Achour Idir, joint, hier, par téléphone.
“On ne boycotte pas cette session, parce qu’on ne peut pas l’empêcher d’être organisée”, a-t-il précisé, avant d’ajouter : “Dès le départ, cela a été la position de la direction du syndicat qui a été confirmée par le conseil national tenu samedi.” Interrogé sur les conséquences de cette décision, Achour Idir dira : “Nous assumerons toutes les conséquences qui peuvent en découler. Nous préférons un blâme administratif qu’un blâme historique et une condamnation par rapport à cette session. C’est la position de nos adhérents.”
Dans la résolution de son conseil national, le Cela, qui a, entre autres, rejeté la décision de tenir une session spéciale pour tous les retardataires et les absents de la session du baccalauréat de juin 2017, a dénoncé l’anarchie qui a caractérisé la signature, le 6 juillet, des procès-verbaux de sortie des enseignants, et dénoncé l’atteinte au repos et aux vacances des fonctionnaires de l’éducation dont la durée s’amenuise d’année en année. Mais la décision du Cela n’est pas partagée par les autres partenaires sociaux du secteur de l’éducation pour lesquels la convocation que reçoivent les enseignants vaut une réquisition qui les expose, au cas où ils ne répondraient pas, à des mesures disciplinaires. Ainsi, lors de la première session du bac, les enseignants absents ont écopé d’une série de sanctions : un blâme dans leur dossier, une retenue sur salaire pour les jours d’absence et la suppression de la prime de rendement.
Une raison suffisante pour dissuader les enseignants d’adhérer à une décision pareille, qui, déjà échaudés par les retenues sur salaires lors des grèves successives, redoutent de subir les affres de la plus grave des sanctions, à savoir le blâme qui reste trois ans dans le dossier du concerné et constitue un handicap pour sa promotion et sa mutation. En revanche, le ministère de l’Éducation nationale a promis de fortes rémunérations et l’octroi d’indemnités gonflées à ceux qui veulent bien répondre à la convocation de la session spéciale prévue à partir du 13 juillet prochain.
“C’est la carotte ou le bâton”, a jugé le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’enseignement et de la formation (Satef), Boualem Amoura, qui s’est interrogé sur ce que valent bien ces “promesses financières” devant la fatigue subie durant l’année par les enseignants puisque, hier encore, ils ont assuré la surveillance d’un examen pour les directeurs et les adjoints des directeurs d’établissement.