Sellal explique la démarche économique de l’État: Les chemins escarpés de la dignité

Sellal explique la démarche économique de l’État:  Les chemins escarpés de la dignité

Le Premier ministre en visite à Batna a rappelé que son gouvernement refuse la solution de l’endettement extérieur. L’Algérie a pris option pour le chemin de la diversification de son économie.

«Nous sommes tous des Algériens et nous portons tous en nous la foi du musulman, la fierté d’un Amazigh, la bravoure de l’Arabe et la sagesse de l’habitant du désert.» Ce sont là les propos tenus, hier, par Abdelmalek Sellal face à la société civile de la wilaya de Batna réunie à la Maison de la culture Mohamed El Aïd El Khalifa du chef -lieu de la wilaya de Batna.

«Toutes ces qualités sont réunies en la personne du président de la République qui m’a chargé de vous transmettre ses chaleureuses salutations», a ajouté l’hôte de la capitale des Aurès. «Néanmoins, je n’aimerais pas axer tout mon discours sur l’histoire. Je ne vais pas le faire, car je risque de m’étaler et oublier de parler du présent et de l’avenir», a-t-il ajouté. «Je voudrais parler du présent pour dire que la wilaya de Batna de 2017 n’est pas celle d’il y a dix ans.

«nous devons redoubler d’efforts»

La wilaya de Batna est devenue aujourd’hui un pôle économique et de développement singulier», a souligné le Premier ministre, affirmant que le développement se poursuivra à un rythme soutenu dans les prochaines années, précise Abdelmalek Sellal, plaçant tout son espoir sur les jeunes nés dans les années 2000.

«Cette génération n’a connu que la paix et la disponibilité de toutes les commodités. A ce titre nous devons tous redoubler d’efforts tous comme nous sommes, afin de ne pas décevoir cette jeunesse», a martelé le Premier ministre sous les applaudissements de l’assistance. «Nous devons redoubler d’efforts, car nous sommes en train de traverser un contexte économique difficile induit par la crise pétrolière et aussi parce que, malgré cette crise, nous avons opté pour la voie difficile, celle de la production et la diversification de l’économie nationale et non l’endettement extérieur», a fait observer l’hôte de la wilaya de Batna.

Par cette déclaration, Sellal confirme celle du ministre des Finances qui, à partir de Washington a totalement exclu l’option de l’endettement préconisée par la FMI et la Banque mondiale. C’est, à en croire Sellal, la solution de facilité qui pourrait nous sortir d’affaire en 2017, mais nous plonger dans l’enfer du FMI en 2027. Cette position est donc éminemment patriotique.

D’ailleurs, Sellal ne s’en cache pas. «La voie pour laquelle a opté le président Bouteflika est la même que celle qu’auraient adoptée Ben Boulaïd, Ben Baâtouche et Ali Nemr s’ils étaient là», a poursuivi le Premier ministre, en faisant observer que cette option a commencé déjà à porter ses fruits. «Une production nationale de qualité est aujourd’hui une réalité palpable». Cependant, nuance Sellal, les efforts doivent se poursuivre. «Nous voulons que les bateaux qui nous ramènent des produits de l’étranger retournent remplis de nos produits.» Abordant enfin le rendez-vous électoral du 4 mai prochain, Abdelmalek Sellal a appelé les citoyens à aller voter massivement et ce, afin de préserver les acquis de la Réconciliation nationale.

«Sans les acquis de cette politique, rien ne pourra se faire», insiste-t-il.

En ce qui concerne la transition énergétique, le Premier ministre dévoile une décision stratégique. «L’utilisation de l’énergie solaire doit être désormais une obligation dans le cahier des charges relatif à la réalisation de nouveaux établissements scolaires, universités et des projets de logements», a révélé le Premier ministre, devant les ministres de l’Energie et de l’Industrie et des Mines. Il a fait cette déclaration lors de l’inspection d’une usine de fabrication de panneaux photovoltaïques dans la commune de Aïn Yakout dans la wilaya de Batna.

« Dieu merci! nous avons des potentialités énormes en matière de solaire», a-t-il insisté.

Le passage aux énergies renouvelables est fondamental, explique le Premier ministre, «car l’Algérie compte désormais réduire son mode de consommation en énergies fossiles et le remplacer par l’énergie solaire, cela d’une part. De l’autre, l’Algérie compte exporter désormais plus de produits pétrochimiques que de gaz brut. Nous voulons nous investir dans la transformation», a-t-il souligné, tout en félicitant l’investisseur pour ce projet, fruit d’un partenariat avec une société étrangère. Visiblement satisfait de cet investissement, Sellal a demandé à l’opérateur d’augmenter la capacité de production, actuellement de 30 mégawats /an. L’usine Alwahs Awras est la seule en Algérie et à l’échelle de l’Afrique.

Visitant ensuite le projet de réalisation du complexe industriel de fabrication des turbines «Geat», fruit d’un investissement entre Sonelgaz et le groupe international, Général Electric «GE», au niveau du parc industriel de la même ville, Sellal a demandé aux responsables du projet de faire vite dans la réalisation de ce projet. «Dès maintenant, pensez à l’exportation», a préconisé l’hôte de la capitale des Aurès. «Cette usine doit être en harmonie et en adéquation avec l’université de Hadj Lakhdar de Batna. Vous devez aussi créer un tissu de sous-traitance autour de cette usine.

Les jeunes de la région doivent bénéficier de cette usine et devenir des partenaires», a-t-il ajouté. Cette usine, dont le démarrage est prévu pour la fin de l’année 2018, dispose d’une capacité de production première de 4 turbines/an. Elle aura aussi une unité de maintenance des centrales électriques de la nouvelle génération acquises par Sonelgaz. Inaugurant par ailleurs la mise en eau du projet d’aménagement hydro-agricole du périmètre irrigué de la localité de Chemora alimenté à partir du barrage de Beni Haroun, le Premier ministre a demandé, après avoir appris que les agriculteurs n’ont bénéficié dans ce projet que de 4 hectares chacun, au ministre de l’Agriculture de revoir le nombre d’hectares à la hausse. «Nous avons dépensé beaucoup d’argent dans le transfert d’eau et il faut que le résultat soit à la hauteur des efforts consentis», a-t-il affirmé.

«Les examens durant le mois sacré sont bénis»

Stupéfait d’apprendre sur place que ce projet est géré par la direction de l’eau, Abdelmalek Sellal a exigé que sa gestion passe à la direction de l’agriculture. Et de déclarer: «Nous allons tenir la semaine prochaine un CPE et nous avons décidé de permettre des partenariats entre les agriculteurs et les détenteurs de l’argent. Les terrains agricoles doivent être exploités au maximum.» Se rendant par la suite à l’université de Hadj Lakhdar, le Premier ministre a procédé à l’inauguration de la fresque commémorative du chahid Mostefa Benboulaïd et de 3000 nouvelles places pédagogiques.

Le Premier ministre, qui s’est longuement entretenu avec les responsables de l’université, a instruit ces derniers de faire de l’université une ville intelligente.

«Les enseignants et les étudiants doivent trouver tout ce dont ils ont besoin y compris des guichets pour se faire établir des documents administratifs. L’université ne doit pas fermer telle l’administration à 16 h.

bibliothèques et les salles Internet doivent rester ouvertes tout le temps», a-t-il indiqué.

Le Premier ministre a procédé en outre en visitant le Salon de l’investissement «Batna invest» à la remise des actes de concessions aux bénéficiaires d’assiettes foncières. Il a aussi inauguré le projet de renforcement et sécurisation du système d’AEP de la ville de Batna.

Auparavant, Abdelmalek Sellal a procédé à l’inauguration d’un lycée de 800 places à El Hassi dans la commune de Aïn Djasser. Sur place, l’hôte de la wilaya de Batna a insisté auprès des enseignants pour aider les élèves à bien se préparer aux examens de fin d’année qui vont se dérouler durant le Ramadhan.

«Les examens durant le mois sacré sont bénis», a ironisé Abdelmalek Sellal.