La sélection des assembleurs reportée au 31 janvier : Automobile : les zones d’ombre d’un cafouillage

La sélection des assembleurs reportée au 31 janvier : Automobile : les zones d’ombre d’un cafouillage

La décision du Premier ministre de ne retenir que 10 projets de montage de véhicules sur les 60 déposés est annulée. Le gouvernement vient d’annoncer qu’il prendra plus de temps de réflexion, soit jusqu’au

31 janvier, pour annoncer la liste des lauréats. Il a ajouté que tous les dossiers déposés seront réexaminés.

Le gouvernement Ouyahia avait retenu, fin décembre dernier, 5 assembleurs dans le véhicule particulier : Renault et Peugeot, Volkswagen et Hyundai de Takhout, 5 dans le véhicule utilitaire Ival, les fères Salhi, Tirsam, le projet de Haddad et celui de la Eurl GM Trade (Associés Mazouz et Nemroud).

De ce fait, ce qui peut paraître étonnant sur cette liste, c’est que Gloviz, filiale de GMI, qui monte des véhicules KIA et GMI et qui assemble les camions Hyundai, ne soit pas retenu.

Cela montre que la liste d’Ouyahia constitue une remise en cause des choix de l’ancien ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb qui aurait favorisé les projets de Tahkout et de GMI. Mais pourquoi avoir retenu l’un et exclu l’autre ? D’autant que les deux projets ont pour dénominateur commun : le constructeur n’est pas associé dans la société de droit algérien et ont un an pour se conformer au nouveau cahier des charges.

Il est étonnant qu’un projet bien engagé comme celui de Renault Truck dans le montage de véhicules utilitaires ne soit pas retenu alors qu’il est plus avancé que d’autres retenus dans le même créneau.

Ajoutons que les projets des anciens dans l’automobile, tels que Hyundai Motors Algérie de Cevital et Achaïbou le patron d’Elsecom, de Toyota n’ont pas été retenus sur la liste d’Ouyahia. Tout cela laisse à penser, à preuve du contraire, que ce ne sont pas des critères objectifs qui président au choix des assembleurs. Il s’agit d’une redistribution de cartes opérée par Abdeslam Bouchouareb au profit de proches du pouvoir au détriment de concessionnaires plus expérimentés. Cette logique dans cette redistribution sera-t-elle poursuivie par le gouvernement Ouyahia ?

Il convient de reconnaître, cependant, le bien-fondé de la décision d’Ouyahia : on ne peut se permettre avec la crise financière que connaît le pays de gaspiller des devises et de faire comme pour les minoteries où cette multitude d’usines a entraîné une surcapacité qui provoque, aujourd’hui, une sous-exploitation préjudiciable à l’économie nationale.

On ne peut, également, permettre que sous prétexte de l’absence d’un véritable  tissu de sous-traitance, on assiste à des importations déguisées qui pèsent sur la facture importation  et qu’un véhicule importé soit moins cher qu’un véhicule monté localement.

Le récent cahier des charges prévoit que tout projet d’assemblage est conditionné à la réalisation d’un taux d’intégration appréciable au terme de cinq ans d’activité. Une mesure qui ne  nous semble pas accélérer le processus. On devrait, au bout de la troisième année, arriver à un taux de 30%-40% et exclure les assembleurs qui, annuellement, ne font aucun progrès dans le taux d’intégration à partir de la deuxième année d’activité. Le cadre réglementaire devrait également exiger des constructeurs que leurs sous-traitants s’impliquent dans l’intégration de leurs véhicules. Mais en contrepartie, l’État devrait améliorer l’environnement des affaires de manière à faciliter la tâche à ces industriels.

En attendant, espérons que la nouvelle liste d’assembleurs, fin janvier, obéira à des critères plus objectifs. Dossier à suivre.

K. Remouche