Salim Brahimi, directeur des éditions Z-Link: «Il n’y a aucune industrie de la BD en Algérie»

Salim Brahimi, directeur des éditions Z-Link: «Il n’y a aucune industrie de la BD en Algérie»

Directeur des éditions Z-Link et journaliste à la Chaîne III, Salim Brahimi, poursuit contre vents et marées l’édition de la revue Laabstore. Malgré les aléas de l’édition, il poursuit cette voie et en est au 59e numéro de son magazine Laabstore. Un challenge brillamment tenu. Pas facile non plus de concilier les deux activités, «mais à cœur vaillant rien d’impossible», dit-on. Dynamique et déterminé, il allie avec persévérance et ténacité ses deux activités. Dans cet entretien, Salim évoque le déroulement du 10e FIBDA et l’état de la BD en Algérie.

Le Temps d’Algérie : Vous avez particpé au 10e FIBDA. Qu’en pensez-vous ?

Salim Brahimi : Cette 10e édition a été marquée par le changement de site vers le Palais de la culture, et un second programmé à l’esplanade de Riadh El Feth. Cela a eu pour conséquence de désorienter les festivaliers. Il fallait choisir un seul lieu pour une meilleure logistique et maîtrise du programme d’animation et de la gestion du public. L’affluence était très timide au début mais en clôture, le public est venu en masse.

Pourquoi les jeunes sont-ils très intéressés par le cosplay ?

Tout simplement, c’est une discipline qui regroupe plusieurs formes artistiques : le design, le dessin, la sculpture, le théâtre, le chant et la gestuelle, sans oublier l’écriture. C’est aussi une activité très ludique qui fait rêver.

Est-ce que la bande dessinée dont le graphisme est parfait manque de scénario ?

Tout dépend de l’auteur. Parfois, c’est le scénario qui est pauvre, d’autres, le côté graphique ou les les deux à la fois, mais parfois, le niveau est bon sur les deux plans.

Pourquoi les jeunes sont-ils plus attirés par le manga, qui jouit d’un grand engouement ?

Le format manga est plus orienté vers l’action, les dessins sont libres de contraintes en plus des histoires qui sont intéressantes. C’est devenu un format universel.

Selon vous, la bande dessinée algérienne a-t-elle atteint sa maturité ?

Clairement non. Tout simplement, il n’y a aucune industrie de la BD. Le peu de nouveautés qui sortent sont tirées à de faibles nombres d’exemplaires. Pour parler de maturité du 9e art, il faut évoquer tous les aspects qui matérialisent cela : qualité de production, bonne distribution, lectorat en grand nombre, et nous en sommes loin…

Avez-vous des difficultés à éditer Laabstore ?

Oui, mais nous résistons. Toutes les revues qui ont vu le jour après nous ont cessé de paraître. Nous sommes très persévérants. A l’heure actuelle, nous avons édité 59 numéros de la revue et l’aventure continue.