Robinho «L’Algérie a quand même bien joué»

Robinho «L’Algérie a quand même bien joué»

robinho_goal_italy.jpgLa tribune de presse du stade d’Ellis Park de Johannesburg était encore une fois trop exiguë pour accueillir les nombreux médias qui sont accourus vers l’une des affiches des huitièmes de finale de la Coupe du monde qui a opposé le Brésil au Chili…

… Ils étaient seulement 450 journalistes de la radio, de la télévision et de la presse écrite à avoir eu la chance de couvrir l’événement. Notre journal peut se vanter de figurer parmi les privilégiés, puisqu’au moment où nous avons eu droit à deux places, des centaines de journalistes qui figuraient dans la liste d’attente des médias ticketing, ont dû rebrousser chemin et regagner leur hôtel, faute d’avoir reçu le fameux sésame.

Devant le nombre élevé des demandes, la FIFA a dû non seulement annuler la traditionnelle liste d’attente qui permet à chaque fois à des journalistes d’acquérir un ticket pour pouvoir prendre place dans la tribune de presse, mais a même annulé certains billets qui étaient pourtant initialement approuvés à certains journalistes sur le site Media Channel de l’instance internationale.

«La demande dépasse très largement l’offre. On ne peut contenter tout le monde. C’est toujours le cas quand le Brésil joue, notamment dans les tours avancés», justifie un représentant de la FIFA. Oscar Valporto, un journaliste chevronné qui travaille pour le compte du périodique Correio de Bahia ainsi que pour la radio CBN, était très étonné de nous voir avec deux billets d’entrée à la tribune de presse, mais surtout les fameux tickets bleus «mixed zone» qui donnent le droit d’interviewer les joueurs des deux équipes à la fin de chaque rencontre.

«Vous êtes vraiment très chanceux, car sur les 600 journalistes brésiliens présents ici en Afrique du Sud, seulement 150 ont eu droit au fameux ticket. Mon étonnement est plus grand lorsque je me suis rendu compte que vous avez même réussi à obtenir la mixed zone, vous devriez avoir le bras long ici», nous dit-il en plaisantant dans la zone mixte.

Un espace qui était une fois de plus bondé de monde venu recueillir les impressions des stars brésiliennes époustouflantes ce jour-là. Contrairement aux précédents matches, les hommes de Dunga n’ont pas mis beaucoup de temps à quitter leur vestiaire.

Ce qui a donné lieu à quelques bousculades. Il fallait user bien sûr des coudes pour accrocher certains joueurs. On a eu juste le temps d’interviewer trois heureux Auriverde et un malheureux Chilien. Mais la moisson était quand même bonne puisqu’il s’agissait entre autres des deux buteurs de la rencontre, à savoir Robinho et Luis Fabiano. La cerise sur le gâteau aurait pu être le légendaire Cafu, mais l’ex-champion du monde de la Saleçao, qui est allé rendre visite à ses compatriotes, a pris la poudre d’escampette dès qu’il a aperçu le nombre record des journalistes dans la fameuse zone mixte.

Très sollicité,

à l’instar de toutes les autres stars brésiliennes, Robinho a eu à peine le temps de répondre à notre sollicitation.

– Le Brésil n’a pas fait de détails face au Chili. Il a empoché facilement son billet pour les quarts de finale…

– Oui, on a eu la partie facile face à une équipe du Chili qui a eu le mérite d’ouvrir le jeu. Donc, il était plus aisé pour nous de jouer le contre.

Face aux Pays-Bas, vous devrez certainement vous attendre à un autre match ?

– C’est clair que ça va être différent, puisque nous allons jouer cette fois-ci contre un adversaire solide. Ça sera un match intéressant.

– Se dirige-t-on vers une finale Brésil-Argentine…

– On n’en est pas encore là. Mais il est clair que c’est la finale dont tout le monde rêve.

– Que pensez-vous de la participation de l’équipe d’Algérie dans ce Mondial ?

– Ils n’ont pas réussi à obtenir de bons résultats, mais ils ont quand même bien joué.

Contreras : «Le Brésil était trop fort»

Champion de France avec Monaco en 2000, l’expérimenté défenseur chilien, Pablo Andres Contreras, reconnaît la supériorité des Auriverde. S’exprimant dans un français très correct, le joueur du PAOK Salonique se dit tout de même satisfait du parcours réalisé par son équipe durant ce Mondial.

– Perdre un huitième de finale par 3 à 0, ça fait mal, n’est-ce pas ?

– Oui, on est déçus par la défaite, mais il faut quand même se rendre à l’évidence qu’on a perdus face à une grande équipe du Brésil. Ils étaient trop forts. On a donné tout ce qu’on pouvait, malheureusement on a pris trois buts sans réussir à sauver au moins l’honneur.

– Etes-vous satisfait de votre parcours durant cette Coupe du monde ?

– Je pense que oui. On a quand même réussi à se qualifier au deuxième tour après avoir réalisé de très bons matches face à la Suisse et au Honduras. On a aussi très bien joué contre l’Espagne. On est tombés aujourd’hui sur plus fort. C’est ça la vie, on doit continuer à travailler pour améliorer notre rendement.

– Avez-vous suivi le parcours de l’Algérie ?

– Non, je n’ai vu aucun match de l’Algérie.

– Le Chili a déjà affronté l’Algérie en Coupe du monde, c’était en 1982…

– Ça, par contre, je le sais, vous nous avez battu 3 buts à 2 (il sourit, puis il prend congé de nous en nous saluant).

Bastos : «La Hollande, une autre histoire»

Incontestablement, il est l’une des grandes révélations brésiliennes durant ce Mondial, Bastos n’est pas d’accord sur le fait qu’on lui ait dit que le prochain adversaire du Brésil en quart de finale réussit souvent à la Celeçao. «On ne peut pas vivre avec le passé, on est dans le présent.

Mais si on joue comme on l’a fait aujourd’hui face au Chili, on peut les battre, sauf que l’adversaire a cette fois pour nom la Hollande. Ça sera une autre histoire», dira le latéral gauche de l’Olympique Lyonnais qui se veut prudent face aux Bataves.

«Lorsqu’on gagne, on doit toujours garder la tête sur les épaules. La Coupe du monde se gagne uniquement sur le terrain. Le chemin est encore long et, on doit rester concentrés jusqu’au bout», conclut Bastos qui se dit très content que le Brésil compte beaucoup de fans en Algérie. «C’est bien d’avoir des fans en Algérie».

Nilmar : Sa femme attend un bébé

«Si je marque, je ferai comme Bebeto»

Nilmar est l’ancien joueur de Lyon, il opère maintenant à Villarreal. Il fait partie de la sélection brésilienne qui se produit en Afrique du Sud. Il vit un rêve, celui de jouer le Mondial et d’être proche de le gagner. Et surtout de faire comme Bebeto, l’ancien joueur du Deportivo la Corogne qui a été sacré avec la Seleçao aux USA en 1994 et dont le monde entier se souvient encore de son célèbre geste. Nilmar avait 10 ans quand cela est arrivé.

Il y a quelques jours, Compétition a eu l’honneur de rencontrer Bebeto et de l’entretenir sur le geste qui l’a fait connaître davantage sur la planète Terre. Qui a oublié son balancement des bras imitant le papa qui berce son bébé, quand Bebeto a marqué un but aux Hollandais en quarts de finale du Mondial 1994 ? On revoit encore son image en compagnie de Romario et Mazinho qui se sont joints à lui dans un geste spontané que de nombreux footballeurs ont repris et continuent de reprendre encore.

Le prochain pourrait s’appeler Nilmar. L’histoire semble se répéter, elle paraît lui avoir donné rendez-vous. Comment ? Le joueur lui-même nous l’a expliqué lundi passé dans le couloir de la zone mixte, au terme de la victoire (3-0) du Brésil face au Chili. «Ma femme est enceinte, elle attend notre premier bébé. Son médecin prévoit l’accouchement durant ce mois de juillet», nous a confié Nilmar avant d’ajouter : «Si je joue le prochain match et que je marque, je ferai comme Bebeto. Je balancerai les bras comme on le fait pour le bébé pour faire un signe à ma femme et mon enfant.»

Nilmar avait les yeux illuminés en relatant son histoire, il semblait ignorer la frappante coïncidence avec ce qui a prévalu en 1994 avec Bebeto. Nilmar n’avait pas encore réalisé que le prochain adversaire du Brésilo aura encore pour nom les Pays-Bas et qu’il s’agira une nouvelle fois d’un match de quarts de finale ! Il ne reste plus qu’à attendre la suite des événements en espérant qu’ils soient heureux de bout en bout, de la maman jusqu’à la victoire finale, en passant par le bébé et Bebeto qui sera sans doute dans le stade… H. D.

Bebeto : «Nilmar, je prie pour toi»

Nilmar et le Brésil vont croiser le fer avec les Pays-Bas en quarts de finale de la Coupe du monde. Un match bien particulier pour Nilmar, car sa femme est enceinte et accouchera le mois prochain, il a confié à notre envoyé spécial qu’il fêtera l’événement de la même manière que son prédécesseur, Bebeto, avec son geste légendaire, faisant allusion à un bébé bercé des deux mains. Comme nous avons rencontré Bebeto, la star brésilienne en retraite, et qui suit son équipe de près, à son hôtel, le Southern Sun de Johannesburg, c’est tout naturellement que nous lui avons fait part des intentions de Nilmar en prévision de la prochaine confrontation.

Bebeto a été bien surpris, d’autant plus que le hasard fait peut-être bien les choses, c’est contre la Hollande, équipe face à laquelle Bebeto s’était illustré en 1994 aux USA par son but et son geste mémorable, et qu’il souhaite aussi à son jeune compatriote de réussir. Coïncidence, s’étonnera Bebeto, avec un sentiment profond de nostalgie, et qui nous confiera : «En plus, ce sera contre l’équipe des Pays-Bas, alors je vais prier pour lui», tout en espérant que l’issue sera tout aussi heureuse et pour la femme de Nilmar et pour le Brésil.

Luis Fabiano :

«Le Brésil est sûr de sa force»

Auteur de son troisième but durant ce Mondial, l’attaquant vedette de la Saleçao, Luis Fabiano, se dit optimiste quant aux chances de son équipe lors du prochain quart de finale explosif face aux Pays-Bas.

Salut Luis, une interview pour l’Algérie ? (Il s’arrête devant nous).

– Oui, allez-y.

– Le Brésil a frappé très fort aujourd’hui. Votre sentiment ?

– Effectivement, nous avons bien joué aujourd’hui comme l’atteste d’ailleurs le score du match. Néanmoins, le prochain match face aux Pays-Bas va être encore plus dur.

Justement, que pensez-vous de cette équipe des Pays-Bas qui a gagné tous ses matches jusque-là ?

– Il est clair que nous allons affronter un adversaire très fort. C’est une équipe qui possède beaucoup de joueurs de qualité, capables de faire la différence. Mais le Brésil est aussi là et sûr de sa force.

Comment voyez-vous l’issue de cette rencontre ?

– Nous sommes conscients de nos capacités. Maintenant, personne ne peut prédire ce qui va se passer sur le terrain.

N. B.