Résidences universitaires de Béjaïa: Provocation, grève et marche

Résidences universitaires de Béjaïa: Provocation, grève et marche

La douceur de la mercuriale n’est pas de mise dans le monde du travail, marquée par des tensions qui n’en finissent pas.

Le quatrième jour du mois sacré s’est singularisé hier à Béjaïa par la montée de la tension sociale. Alors que les travailleurs des oeuvres universitaires paralysent pour la deuxième journée consécutive l’activité de leurs structures, les étudiants en sont arrivés aux mains avant-hier soir tandis que les travailleurs de la Sonelgaz ont réinvesti la rue dans une marche vers la wilaya.

La ritournelle des provocations et altercations entre citoyens de différentes opinions religieuses, pour ne pas dire de confessions, a refait surface au soir du troisième jour du mois sacré. Alors que tout indiquait un climat de sérénité avec un marché qui se fait doux, voilà que la tension monte et cette fois-ci dans les résidences universitaires. Si jusque-là ce genre de conflit intervenait sur la place publique avec pour origine les non-jeûneurs qui, pleins d’arrogance face à la foule, se restauraient publiquement, cette fois-ci la provocation est venue de la mouvance islamiste, qui n’a pas trouvé mieux dans la soirée de lundi à mardi que d’observer la prière de la rupture du jeûne sur la pelouse du stade de la cité.

Alors que toutes les résidences sont dotées de salle de prière. Cela a été mal vu par les autres étudiants, jugeant que c’est une nouvelle provocation pour laquelle on ne pouvait pas fermer les yeux. L’altercation entre étudiants, s’est produite lorsqu’un groupe d’étudiants a tenté d’expliquer aux islamistes qu’un «stade est fait pour jouer et une mosquée pour prier», racontait l’un d’entre eux. Une manière de les inviter à utiliser plutôt les salles de prière disponibles dans toutes les cités universitaires de Béjaïa et vides aux moments considérés. Une altercation a éclaté alors entre les deux camps et le calme n’est revenu qu’après l’intervention d’autres étudiants. Toujours dans le secteur des oeuvres universitaires, la crise persiste.

Les travailleurs observaient hier leur deuxième jour de grève initié par la fédération du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique du syndicat Snapap, le secteur des oeuvres universitaires était totalement paralysé hier par cette grève cyclique de trois jours. Les syndicats des résidences universitaires ont organisé le premier jour de la grève un rassemblement au niveau du campus d’Aboudaou. Ils ont récidivé hier avec un autre rassemblement devant la bibliothèque centrale du campus de Targa Ouzemmour. Aujourd’hui, une marche est prévue à partir de la résidence 1000 lits en direction du siège des oeuvres universitaires où les travailleurs frondeurs devraient tenir un sit-in pour dénoncer «une situation devenant de plus en plus grave» devant une administration, qui «ne cesse d’intimider les cadres syndicaux» et qui «fait montre d’une mauvaise foi». La SDE de Béjaïa n’est pas mieux lotie.

Le Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz (Snateg), affilié à la Cgata (Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie) est revenu hier à la charge dans une marche qui a conduit les travailleurs grévistes du siège de la direction vers celui de la wilaya sur fond des mêmes revendications dont celle liée à la décision de révocation définitive et sans indemnisation prise par le Groupe Sonelgaz à l’encontre des six représentants syndicaux, suspendus il y a une quinzaine de jours. Selon les représentants des travailleurs, les abus et les atteintes au droit syndical, dans la société, ont été de nouveau mis en avant par les travailleurs frondeurs tout comme l’augmentation de salaire de l’ordre de 50%, la fixation des primes de risques pour une certaine catégorie de travailleurs, les promotions à partir de trois années d’exercice.