Répartition des responsabilités au sein de l’APN Bouhadja: rompt avec l’ancienne méthode

Répartition des responsabilités au sein de l’APN Bouhadja: rompt avec l’ancienne méthode

Le président de l’APN a décidé l’application du chapitre 2 de l’article 13 du règlement intérieur qui donne la priorité à la majorité pour désigner une liste unique à l’adoption de l’APN.

Un conclave qui a duré plus de trois heures. La réunion qui a regroupé hier le président de l’Assemblée populaire nationale avec les chefs des groupes parlementaires s’est achevée sur fond de désaccord sur le mode de désignation. Un débat houleux a marqué les travaux de cette première rencontre qui avait pour objet de répartir les 75 postes de responsabilités entre les différentes formations. Selon nos sources, le président de l’APN, Saïd Bouhadja, a eu droit à un véritable casse-tête chinois. Entre la coalition qui voulait garder le monopole et l’opposition qui réclamait ses droits, il était difficile de dégager un consensus. Ce qui a contraint le président de l’APN à appliquer le chapitre 2 de l’article 13 du règlement intérieur qui est devenu obligatoire.

L’article en question donne la priorité à la majorité pour désigner une liste commune des vice-présidents de l’APN. Autrement dit, la majorité parlementaire présentera une liste unique à l’adoption de l’APN. Ce qui n’a pas été du goût des autres partis, en particulier ceux de l’opposition. Avec l’application de cet article, Saïd Bouhadja marque la rupture avec la méthode adoptée depuis 1997, à savoir la répartition équitable de manière à permettre à tous les partis d’être représentés. Les deux partis majoritaires auront donc la part du lion en monopolisant la gestion des structures parlementaires. Etant majoritaires, les deux partis ont réclamé leur droit de présider le plus grand nombre de structures. «Le président de l’APN a invité les groupes qui veulent rejoindre la liste de la majorité», a fait savoir notre source.

Ceci dit, la bataille n’est pas définitivement terminée. Le Mouvement de la société pour la paix qui détient 34 sièges et les indépendants qui sont au nombre de 28 élus auront le droit de participer dans les structures, mais le dernier mot reviendra à la coalition. La polémique risque sérieusement d’enfler dans les prochains jours. L’opposition ne va pas se taire. Elle promet de réagir lors de la séance d’installation des structures qui se tiendra au courant de la semaine prochaine.

Il y a lieu de rappeler que le président de l’Assemblée populaire nationale a mis beaucoup de temps pour convoquer les chefs des groupes parlementaires à une réunion de coordination. Devant la bataille féroce sur les postes de responsabilités, le successeur de Ould Khelifa était dans l’embarras. Alors que les partis ont tous désigné leur chef de groupe parlementaire pour accélérer la mise en place des structures, Saïd Bouhadja n’a pas pu convoquer une réunion depuis son élection à la tête de l’APN le 23 mai dernier. Ce dernier a été bousculé par l’agenda fixé par le gouvernement pour la présentation du Plan d’action prévue pour le 18 juin prochain. Ainsi, la chambre basse est tenue d’être opérationnelle dans les plus brefs délais pour accueillir le gouvernement.

L’administration parlementaire doit prendre ses dispositions et informer les 462 députés du programme d’activités d’avance. Par ailleurs, les partis ont tous désigné leurs représentants pour occuper les postes de responsabilité. A l’exception du parti de l’Union pour l’édification de la justice et le développement, les partis ont désigné les présidents des groupes parlementaires. Le groupe du FLN sera présidé par Saïd Lakhdari, ancien vice-président de l’APN en charge de la communication, en remplacement de Mohamed Djemaï. Le RND par le député Belabès qui remplace Guiggi, le MSP par Nacer Hamdadouche, le TAJ par Mustapha Nouassa, les indépendants par Mohamed Osmani, El Moustakbal par El Hadj Belghouti. Le PT a reconduit Djelloul Djoudi et le FFS Chafaï Bouaïche. Quant au reste, à savoir les vice-présidents et les présidents des commissions, ils seront connus le jour de la plénière.

A noter que conformément aux articles 9 et 10 de la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement du Parlement ainsi que les relations fonctionnelles entre les deux chambres et le gouvernement, l’APN dispose d’organes permanents et d’instances de consultation et de coordination. Les organes permanents sont le président, le bureau et les commissions permanentes. Les instances de consultation et de coordination que sont la conférence des présidents, le comité de coordination et les groupes parlementaires sont élus par l’Assemblée pour un an.