Rentrée sociale à Béjaïa: Une épreuve coûteuse

Rentrée sociale à Béjaïa: Une épreuve coûteuse

Après un Ramadhan doux sur le marché, une saison estivale des plus médiocres et un Aïd onéreux, mais joyeux, les citoyens de Béjaïa s’apprêtent à vivre une autre épreuve coûteuse: la rentrée sociale.

Totale incertitude pour la présente rentrée à Béjaïa. Les citoyens le clament haut et fort devant la succession d’épreuves pénibles. Ce matin encore ils en parlaient. Comme chaque année, la rentrée sociale se présente à Béjaïa dans des conditions peu encourageantes. Cette année encore, elle risque de réserver des lendemains qui déchantent. La succession des événements tant festifs que religieux, tous aussi onéreux les uns que les autres laisse perplexe le commun des mortels. Avec la flambée des prix sur le marché, cela n’augure rien de bon. «Nous sommes tous dans le même pétrin avec la simple différence de niveau», avoue ce commerçant sur le boulevard de l’ALN. La différence entre salariés, chômeurs et classe intermédiaire n’étant plus de mise, la situation se présente presque de la même façon pour tout le monde. Entre une rentrée scolaire onéreuse et un Ramadhan, certes doux, suivi d’une saison estivale et d’une fête de l’Aïd El Adha, les bourses moyennes ont eu fort à faire face aux dépenses colossales sur fond d’exercice de l’apprentissage du jonglage et de l’équilibrisme. La colère couve. Si durant l’été, elle s’est manifestée plusieurs fois et de manière spontanée pour des considérations liées au cadre de vie, le risque de la voir ressurgir reste omniprésent et pour les mêmes ou d’autres raisons en relation avec les insuffisances de conjonctures. Les pouvoirs publics, qui ont eu à se montrer encore une fois laxistes devant certains dépassements notés durant l’été et devant leur incapacité à satisfaire les besoins des citoyens en matière d’eau potable et autres commodités, ne feront certainement pas grand -chose afin de calmer la tension de cette rentrée.

Le front social risque donc, à l’occasion de la rentrée, reprendre du poil de la bête. Si du côté du Cnapest, du Satef et du Snapap rien n’a encore filtré sur ce que sera «leur rentrée», il n’est pas dit qu’ils vont se contenter de jouer aux ob-servateurs. Il en sera peut-être de même pour l’Ugta où une dissidence, larvée certes, a vu le jour. Si les syndicalistes fourbissent leurs armes et affinent leur stratégie de lutte, les citoyens lambda comptent et recomptent leurs sous, découvrant par-là même les bienfaits de la gestion d’un budget familial. Ils finissent par se persuader qu’en rognant à gauche et en empruntant à droite, la rentrée finira par bien se passer, dans la douleur certainement, mais elle passera tout de même. Tout ceci se fait sur fond de dégradation sans égale de la situation des communes où le risque de voir repartir une contestation n’est pas à écarter, en raison notamment du transport scolaire et les cantines qui, en période d’austérité, leur disparition peut devenir une réalité amère pour beaucoup de parents. Des parents, qui outre les fournitures scolaires et les habits des enfants, auront à affronter les frais de transport et de cantine, auxquels ils ne s’attendaient pas. On n’en est pas encore là. Mais certains s’y préparent car des cas similaires se sont produits l’an dernier durant cette même période. La peur au ventre, la bourse au plus bas, le citoyen de Béjaïa s’apprête ainsi à affronter une rentrée sociale des plus dures.