Quel avenir politique pour Sellal?

Quel avenir politique pour Sellal?

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a mis fin mercredi aux fonctions de son directeur de campagne à la tête de la chefferie du gouvernement, en l’occurrence Abdelmalek Sellal.

Une décision qui ne manque pas de susciter des questions quant à l’avenir politique de celui qui quittera désormais son bureau sis rue Dr. Saadane.

La présidence de la République a annoncé la nomination du ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune au poste du premier ministre en remplacement de Abdelmalek Sellal qui a hérité de ce poste en 2012. Un poste qu’il a pu conserver en dépit de plusieurs remaniements effectués au sein de l’Exécutif.

Son nom est lié -depuis 2004- à la direction de la campagne électorale du président de la République, y compris celle de 2014, dont Bouteflika était réélu pour un quatrième mandat consécutif.

L’éviction de Sellal de la tête du gouvernement constitue une fin de carrière au sein de l’Exécutif qui a commencé en 1998, avant d’être rappelé de l’ambassade de la Roumanie à la veille des élections présidentielles de 1999 pour hériter du portefeuille de l’Intérieur.

Depuis, Sellal a occupé plusieurs postes, entre autres le ministère de la Jeunesse et des Sports, les Ressources en eau, les Transports et les Travaux publics.

Si le retour du diplômé de l’ENA au sein du staff dirigé désormais par Tebboune n’était pas envisageable, son avenir politique demeurerait obscur, sachant que son nom serait éventuellement cité parmi le tiers présidentiel au Sénat, en prélude de succéder à Abdelkader Bensalah à la tête de la chambre Haute et devenir ainsi le troisième personnage du pays.

Ce choix reste peu probable dans la mesure où le chef de l’Etat a nommé son tiers présidentiel, sauf pour remplacer le défunt Miloud Chorfi.

Certains sont allés jusqu’à le présenter comme éventuel successeur de Bouteflika à la magistrature suprême en 2019, d’autant plus qu’il ait mené une campagne parallèle à celle des législatives à travers de nombreuses visites effectuées dans différentes wilayas du pays.

D’ailleurs, le président du MSP, Abderrazak Makri n’a pas manqué de relever que la campagne pour les législatives du 4 mai dernier servait de campagne présidentielle anticipée pour Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia qui semblent caresser l’ambition d’occuper le palais de El Mouradia.

Son départ lui serait fatal pour ses ambitions dans la mesure où il manque de couleur politique pour se préparer pour la présidentielle de 2019, bien qu’il se déclare militant du FLN sachant qu’il n’occupe aucun poste au sein des structures dirigeantes du parti.

Certains le donnent pour futur ambassadeur d’Algérie en France, dont le poste est vacant.

D’autres estiment que son départ du gouvernement lui permet de se préparer pour la bataille de 2019 en tant que candidat indépendant avec l’appui du régime.