Quatre associations se mobilisent pour un rassemblement: Appel à « la reconnaissance officielle » du 5 Octobre

Quatre associations se mobilisent pour un rassemblement: Appel à « la reconnaissance officielle » du 5 Octobre

Écrit par Houria Moula

A quelques jours de la célébration du 30e anniversaire des événements du 5 Octobre 1988, des associations se mobilisent pour la reconnaissance de cette journée, considérée comme un tournant important dans le processus démocratique de l’Algérie. A travers une déclaration sous forme d’appel, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH)

, l’Association des victimes d’Octobre (AVO), le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) et le Comité de solidarité avec les travailleurs (CST) ont plaidé en faveur d’une « reconnaissance officielle du 5 Octobre», rappelant que ce soulèvement populaire «sauvagement réprimé, a débouché sur la rédaction d’une Constitution qui a permis le multipartisme, le pluralisme syndical, les libertés d’association et de réunion». Les signataires du document prévoient à l’occasion une action pacifique au niveau de la wilaya de Béjaïa. A cet effet, ils appellent «l’ensemble de la société civile, partis politiques, syndicats, mouvement associatif» à prendre part massivement au rassemblement qui aura lieu le vendredi 5 octobre 2018 à 10h, à l’esplanade de la Maison de la culture Taous-Amrouche de la même ville. Outre la revendication portant reconnaissance de cette journée, les ONG veulent à travers leur action plaider « pour une démocratie authentique, pour le respect des libertés, pour un Etat de droit, pour une Algérie algérienne et pour la libération de tous les détenus d’opinion en Algérie».

Venant à l’analyse du contexte politique, économique et social mais aussi l’état des lieux des libertés et des droits de l’homme, les associations initiatrices de l’appel regrettent que depuis le 5 octobre 1988, qualifié de «date historique de la démocratie», la situation est caractérisée par «un marasme économique, une détresse sociale et une dangereuse répression des libertés d’opinion, d’expression, de rassemblement et de réunions ». LADDH, RAJ, AVO et CST n’hésiteront pas d’ailleurs à citer, entre autres exemples, la répression qui s’abat sur le mouvement Mouwatana, l’emprisonnement du blogueur Marzouk Touati, du journaliste Saïd Chitour et de tant d’autres qui «nous renseignent sur le non-respect des droits et la nature totalitaire du pouvoir », dénonce-t-on dans la déclaration. Le rassemblement prévu à Béjaïa pour commémorer les événements d’Octobre 88 se veut « un hommage à toutes les victimes martyrs pour la démocratie et les libertés », précisent ses initiateurs. Pas seulement, puisque les associations organisatrices tendent à « relancer une dynamique citoyenne pour la réappropriation des acquis démocratiques, sociaux et des libertés fondamentales chèrement arrachés ».

Toujours dans le cadre de cette commémoration, la radio (en ligne) «Voix de jeunes », de l’association RAJ, a tracé, de son côté, un programme qui se poursuivra pendant toute une semaine, soit du 30 septembre au 6 octobre prochain. Cette semaine radiophonique est placée sous le slogan «Octobre 88, lutte inachevée». Des entretiens, des tables rondes, des témoignages et des reportages réalisés avec des militants, des journalistes, des intellectuels et des acteurs associatifs, syndicaux et politiques sont au menu des émissions programmées, précise l’association. Aussi, RAJ rendra public un mémorandum, à l’occasion du 5 octobre, qui synthétisera les réflexions et les recommandations qui « encouragent les jeunes à s’impliquer davantage dans la vie et le débat publics ». Dans un récent entretien, Fersaoui avait estimé qu’« on ne peut pas construire un Etat viable sans l’implication de cette jeunesse ». Le mémorandum de RAJ fera l’objet d’une campagne de sensibilisation auprès de la société, des élus et des partis politiques.