procès de nasreddine hadjadj, ex-p/apc de berriane Les avocats accusent

procès de nasreddine hadjadj, ex-p/apc de berriane Les avocats accusent

Le procès de l’ex-P/APC de Berriane, Nasreddine Hadjadj, s’est tenu, hier, devant le tribunal criminel de Médéa. L’accusé était poursuivi pour trois chefs d’inculpation retenus par la chambre d’accusation, à savoir : importation d’armes, détention d’armes sans autorisation, attroupement armé. En détention depuis 23 mois, le mis en cause suivait, impassible, les plaidoiries dans la salle d’audience du tribunal où étaient présents des membres de sa famille, des proches et des militants de son parti, le RCD.

Le collectif de 10 avocats, qui s’est constitué pour défendre le prévenu, a axé les plaidoiries sur l’absence de preuves quant aux faits reprochés, considérant qu’il est victime d’une cabale montée contre lui pour l’entraîner dans un procès politique. Détaillant les éléments de l’affaire, Me Salah Dabouz expliquera que Nasreddine Hadjadj a été sommé par le wali, dès son élection sur la liste RCD en 2007, de démissionner de son parti ou de remettre son mandat de P/APC, exigence à laquelle il opposa un refus catégorique. Il n’aura fallu que 11 mois pour que 9 membres de l’APC signent une procédure de retrait de confiance qui lui a valu sa destitution par la tutelle, procédure qui n’est aucunement prévue par la loi.

“Les événements de Berriane ont donné à des commanditaires le moyen de lui trouver un complot et son arrestation pour meurtre, le 24 janvier 2015, sur la base de témoignages préfabriqués, alors qu’il était absent de la région.” Et d’ajouter qu’il a été relâché après 72 heures de détention. “Cette fois-ci, vous l’avez échappé belle, mais la prochaine sera la bonne”, lui a lancé alors un officier de police, selon l’avocat. Le 25 juillet 2015, raconte encore l’avocat, M. Hadjadj est arrêté par la police après des perquisitions au cours desquelles il a été prétendu la découverte d’armes qui n’ont jamais été remises au juge d’instruction. Selon Me Salah Dabouz, les policiers ont prétendu avoir envoyé les armes au laboratoire de Châteauneuf, à Alger, pour des analyses balistiques, mais les résultats de l’expertise restent inconnus et ne leur ont toujours pas été envoyés. Et, à la surprise de la défense, un autre rapport concernant trois fusils, des munitions et des projectiles pris dans les corps des victimes a été retrouvé dans le dossier après la clôture de toute l’instruction et au su de la chambre d’accusation qui n’a pas informé la défense de l’existence du document.

Il s’agit, dira-t-il, d’une grave manœuvre qui consiste à produire du faux emprunté à d’autres dossiers pour essayer d’instrumentaliser la justice afin d’éliminer un activiste politique. Pour Me Djamel Benyoub, il s’agit d’un procès “purement politique”. Nasreddine Hadjadj est victime, selon lui, “de sa position politique et de son refus de céder au chantage”. Il est espéré que le tribunal annonce son acquittement. Le verdict du tribunal, qui s’est retiré pour délibérer après la série des plaidoiries, était attendu pour la soirée d’hier.