pourtant, ces propositions sont venues en réaction au statu quo et au blocage des institutions.
De nombreuses propositions et revendications formulées par les partis politiques, toutes obédiences confondues sont restées lettre morte. Les pouvoirs publics n’ont qu’un seul agenda, leur propre feuille de route à mettre en application, selon les analystes. Les partis et le pouvoir, deux entités qui ne se rencontrent jamais chez-nous, d’après les observateurs. Une présidentielle anticipée, organisation d’une période de transition politique et demande d’élection ouverte et non fermée ainsi que des garanties suffisantes sur la transparence et la crédibilité du scrutin présidentiel prochain, sont les principales revendications de la classe politique. Toutefois, l’ensemble de ces initiatives est totalement ignoré par le pouvoir en place. Et pourtant, ces propositions sont venues en réaction au statu quo et au blocage des institutions, affaiblies et vidées de leur substance et contrôle monopolistique de l’ensemble des leviers de la décision politique. Il s’agit notamment, de la proposition relative à l’organisation de l’élection présidentielle anticipée.
Fawzi Rebaïne, chef de AHD 54, et candidat à la dernière présidentielle de 2009, est parmi ceux qui ont appelé à une élection présidentielle anticipée. Le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali, a lancé de son côté, une initiative similaire dite de sortie de crise dans laquelle il plaide pour l’organisation d’une élection présidentielle anticipée en décembre 2013. Pour lui, cette solution est une issue à la crise conforme à la Constitution. Ceux qui défendent cette option d’élection présidentielle anticipée avant la fin de l’année en cours considèrent qu’organiser la présidentielle à son échéance prévue, c’est-à-dire, en avril 2014, reste une solution périlleuse. Les partisans de cette perspective, du reste tombée à l’eau, souhaitent voir l’élection prochaine donner un Président de tous les Algériens et non d’un parti ou d’une tout autre obédience. Des personnalités nationales considéraient que l’organisation d’une période de transition sera salutaire lors de cette phase de succession. L’Algérie doit opter pour une période de transition pour pouvoir faire face au risque de dislocation qui la guette, soulignent certains politologues. Les auteurs de cette proposition comptaient sur l’homme de consensus en l’occurrence l’ancien président Liamine Zeroual, pour assurer cette transition en vue de préparer une élection libre et transparente, laquelle sera soutenue par une Assemblée constituante. Ceux-là relèvent qu’une élection ouverte ne sera pas possible du fait de la non-neutralité de l’Administration et le poids prépondérant de certains clans. L’idée de présenter un candidat unique de l’opposition et à défaut celui des islamistes à la présidentielle est souvent évoqué dans les discussions et tentatives de rapprochement menées par le président du MSP, avec les personnalités et d’autres formations politiques de l’opposition à l’image du RCD. Aussi, pour garantir la transparence de la présidentielle, exigée par certaines formations politiques, il sera impératif de mettre en place une instance nationale indépendante qui superviserait le scrutin loin de l’influence de l’administration et des partis du pouvoir. L’initiative lancée par trois personnalités politiques pour une IIe République et une période de transition avant d’aller à l’élection. Par ailleurs, la révision de la Constitution, l’engagement de vraies réformes de la loi sur les partis, électorale et code de l’information puis la construction d’institutions fortes à commencer par le Parlement ainsi que l’indépendance de la justice, sont des chantiers que devra prendre en charge le futur président, indiquent plusieurs observateurs.