Le président de l’association des exportateurs algériens : «La Banque d’Algérie a atteint ses limites»

Le président de l’association des exportateurs algériens : «La Banque d’Algérie a atteint ses limites»

L’accord créant une Zone de libre-échange continentale (Zlec), signé il y a deux semaines par quarante-quatre pays d’Afrique, ouvre bien des perspectives pour des économies en mal d’expansion, dont celles de pays émergents comme l’Algérie qui n’en finit pas de chercher une voie pour ses exportations autre que celle des hydrocarbures. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, a confié hier Ali Bey Naceri, le président de l’Association des exportateurs algériens (Anexal), sur les ondes de la Chaîne 3.

Conquérir le marché africain n’est pas au-delà du potentiel des entreprises algériennes, encore faudrait-il que certaines entraves trouvent solution pour y accéder, à commencer par la mise en place d’une politique africaine dans le domaine commercial, l’engagement des banques et, par ricochet, une réglementation du genre de celle relative au change.

Ali Bey Naceri met en avant des préalables, «la connaissance du continent» parce que l’on s’est trop focalisé sur «d’autres espaces, d’autres continents, sauf celui qui est naturellement le nôtre». Là, les exportateurs algériens commencent à tâter le terrain comme, par exemple, pour ce qui concerne l’électroménager, exportations qui ont atteint les 56 millions de dollars en 2017, et le ciment algérien qui commence à se frayer une place sur le marché africain avec un début qui a atteint les 100 millions de dollars, ce qui est considéré comme «très peu» par rapport aux besoins exprimés sur le continent.

La stratégie consiste, selon le président de l’Anexal, en l’adhésion d’abord aux marchés qui nous sont proches, c’est-à-dire la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), un espace très important avec lequel nous avons besoin de mettre en place des relations économiques, puis réfléchir à l’extension vers la Zone de libre-échange continentale (Zlec). «Nous avons besoin de signer immédiatement des accords sur l’adaptation des normes, la reconnaissance des laboratoires, la propriété intellectuelle, ou encore les protocoles de services.

Nous avons besoin de nous connecter directement à l’espace qui nous est proche et, ainsi, de tirer profit de notre avantage que constitue la position géostratégique de l’Algérie», a expliqué Ali Bey Naceri pour ensuite appeler de tous ses vœux qu’un consortium de banques publiques pense à s’installer sur le continent parce qu’«on ne peut plus faire l’impasse dessus».

Pour l’Anexal, donc, les préalables pour espérer trouver une place sur le marché africain continental consistent, d’abord, en la définition d’une politique commerciale africaine, ensuite assurer un accompagnement de la part des banques. Puis au président de l’Anexal de conseiller que «la réglementation des changes soit un peu plus positive et se mette au diapason de ce qui se fait à l’international». Sur ce dernier point, la réglementation des changes, le président de l’Anexal a été peu amène avec les acteurs que sont les banques.

Ainsi, concernant «la souplesse» dont doivent faire preuve les banquiers vis-à-vis des opérateurs économiques exportateurs, Ali Bey Naceri considère que les appels lancés sont «peut-être entendus mais pas écoutés», avant d’asséner : «La Banque d’Algérie a atteint ses limites dans le développement des exportations, elle n’est pas dans les standards internationaux (…) La réglementation des changes est devenue un frein pour le développement des exportations, tout doit être revu.»

Az. Maktour