Prendre congé des réseaux sociaux

Prendre congé des réseaux sociaux

Facebook est une vedette incontestée en ces jours de fin d’année scolaire, ou d’examens de fin d’année. On a eu droit à un très léger avant-goût de sa puissante domination des sujets d’examen, le 24 mai, dernier, lors des épreuves de l’examen de fin de cycle primaire (5e AP).

Les chérubins qui passaient leur premier examen dans le parcours scolaire ont fait contact avec cette puissance, apprenant que les sujets ont été postés sur les réseaux sociaux, facebook particulièrement, quelques minutes après le début des épreuves. On a tenté d’être rassurant du côté du ministère de l’Education nationale, en relevant que les petits élèves ne possèdent pas des smartphones pour accéder aux réponses postés sur, également, sur facebook. Pourquoi alors s’est-on fatigué puisque le but de tous les efforts et tous les risques encourus, avec cette manœuvre -qui consiste à prendre discrètement les sujets dès leur distribution, les photographier et les poster sur Facebook- est de transmettre les réponses au candidat, dans sa salle d’examen, par le biais d’un quelconque gadget technologique? Vraiment énigmatique ce comportement car si on poste des sujets sur Facebook ce n’est pas pour rigoler.

Et, si on veut croire que les gosses n’ont effectivement, pas de smartphones, et ne peuvent pas, de ce fait, tricher à l’examen, en copiant les réponses postées sur Facebook, c’est que les individus ou les réseaux, derrière cette machination, fignolent leur stratégie et s’attellent aux derniers réglages, en testant les systèmes de défense mis en place par les services compétents, avant le jour ‘J’, en l’occurrence l’examen du baccalauréat. C’est, surtout, voire en tout et pour tout, l’examen du bac qui reste ciblé par les Cybers criminels. En vérité, donc, les deux examens qui précèdent le bac, soit la 5ème AP et le BEM, ne servent qu’à des tests pratiques et grandeur nature. Le BEM, dont les épreuves ont été entamées, hier (dimanche 4 juin), n’a pas échappé à la sorcellerie Facebook.

Des sujets avec solution des épreuves d’éducation islamique et civique ont été largement partagés par les internautes, particulièrement à la veille de l’examen du BEM. Il s’agit, probablement, de « faux » sujets, mais cela n’a pas empêché les jeunes candidats de les chercher, inlassablement, auprès de leurs amis virtuels et réels. Les jeunes candidats au BEM peuvent avoir, eux, des smartphones et tricher si jamais des sujets, avec solution, sont postés sur Facebook. Malgré le déploiement d’un imposant dispositif de surveillance, il y aura, toujours, moyens pour tricher pour celui qui a l’intention de le faire.

Quitte à se faire attraper la main dans le sac et risquer l’exclusion pour cinq longues années. On joue, parfois, le tout pour le tout. Au bout du compte, c’est le bac qui est, principalement, visé par les Cybercriminels. Pour plusieurs raisons, dont celle de saper le moral des candidats et de leurs parents, le bac étant, d’entre tous les diplômes, une affaire familiale. Benghebrit est sûre lorsqu’elle affirme qu’il est impossible que les sujets fuitent cette année. Tout est minutieusement verrouillé. Peut-on, pour autant échapper aux post des sujets, sur Facebook ? Jamais, tant qu’il y aura des demandeurs. Et, les nerfs de ces derniers seront mis à rude épreuve avec les « faux » sujets qui vont envahir les réseaux sociaux, et que personne ne peut bloquer, sauf la conscience des candidats et leur honnêteté. Ils ont, d’ailleurs, tout intérêt à prendre congé des réseaux sociaux durant quelques jours.