Péninsule coréenne : La réunification au coeur d’une réunion entre Séoul et Pyongyang

Péninsule coréenne : La réunification au coeur d’une réunion entre Séoul et Pyongyang

Une rencontre exceptionnelle entre Pyongyang et Séoul se tiendra aujourd’hui à Panmunjom, pour aborder principalement la participation de la Corée du Nord aux jeux Olympiques d’hiver qui s’ouvrent le mois prochain à Pyeongchang en Corée du Sud mais aussi pour mettre d’autres sujets sur la table comme une réunification des deux Corée.

Les deux voisins avaient convenu la semaine dernière de la tenue de discussions aujourd’hui à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée. Ce sera la première rencontre entre les familles séparées par la Guerre (1950-1953), le Nord et le Sud, depuis décembre 2015. «Nous nous préparerons pour des discussions sur la question des familles séparées et sur les moyens d’apaiser les tensions militaires», a déclaré hier le ministre sud-coréen de l’Unification, Cho Myoung-Gyon. Au menu de cette rencontre, outre la participation d’athlètes nord-coréens aux JO, une éventuelle unification proposée par Séoul sera également discutée, en présence du ministre de l’Unification sud-coréen, Cho Myung-gyon, comme responsable de délégation, accompagné de quatre autres officiels, dont un vice-ministre en charge des Sports, a annoncé le ministère sud-coréen de l’Unification. Pour le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, il était «indispensable» d’améliorer les relations entre les deux Corée et de «faire une percée en matière de réunification».A l’en croire, «il s’agit non seulement d’une normalisation des relations entre Pyongyang et Séoul, mais aussi d’une réconciliation et d’une réunification de la nation». Pour y parvenir, Kim Jong-un a souligné qu’il «était important pour les deux parties de s’efforcer de communiquer et de coopérer». En outre, la Corée du Sud et la Corée du Nord ne devraient pas selon lui s’adresser à de tiers Etats afin de régler la crise actuelle, «la question constituant une affaire intérieure de la nation coréenne». Séoul a répondu en proposant la tenue le 9 janvier de discussions de haut niveau à Panmunjom.

Les deux Corée ont dès lors remis en service mercredi dernier leur liaison téléphonique qui était coupée depuis 2016, continuant à jouer l’ouverture. La reprise de dialogue survient après deux années de dégradation du climat sur la péninsule, au cours desquelles la Corée du Nord a mené trois nouveaux essais nucléaires et multiplié les tirs de missiles. Dans le prolongement des efforts en vue d’un apaisement, une autre rencontre devra se tenir «en milieu de semaine» au siège du Comité international olympique (CIO) à Lausanne, entre le président du CIO, Thomas Bach, et le membre nord-coréen de l’instance olympique Chang Ung.

Les deux Corées sont toujours techniquement en état de guerre depuis 1953, la fin de la guerre dans la péninsule n’ayant été marquée que par un Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est félicité de la réouverture d’un canal de communication entre les deux Corée, qualifiant le dialogue de «développement positif». Le président américain Donald Trump, de son côté, a estimé que les discussions entre la Corée du Sud et la Corée du Nord étaient «une bonne chose». Il s’est aussi dit prêt à s’entretenir avec Kim Jong-Un. Par ailleurs, l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley s’était montrée nettement plus réservée deux jours plus tôt. «Cela ne va pas se faire du jour au lendemain», a-t-elle lancé, soulignant la nécessité d’arrêter tous les essais nucléaires effectués par Pyongyang, avant que les négociations puissent passer à «la phase suivante».Les Nord-Coréens «doivent arrêter leurs essais. Ils doivent être d’accord pour parler de l’interdiction de leurs armes nucléaires», avant toute discussion, a-t-elle expliqué. Le président sud-coréen, Moon Jae-in, a de ce fait, dû reporter les manoeuvres militaires conjointes qui devaient se dérouler dans la région pendant les JO.

Le Conseil de sécurité de l’Onu avait adopté fin décembre un nouveau train de sanctions à l’encontre de Pyongyang par un vote unanime sur une résolution américaine, en interdisant la livraison de près de 75% des produits raffinés pétroliers à la Corée du Nord et en ordonnant le rapatriement de tous les ressortissants nord-coréens travaillant à l’étranger d’ici la fin 2019.