Pêches illicites , non-respect du repos biologique , absence de contrôle… : Le marché du poisson en crise

Pêches illicites , non-respect du repos biologique , absence de contrôle… : Le marché du poisson en crise

Certains filets utilisés pour la pêche à la sardine visent une taille non conforme.

Le marché algérien du poisson traverse une situation catastrophique pour moult raisons fort négatives. L’on peut citer le non-respect du repos biologique, qui s’étale de mai à fin août, l’utilisation de matériel non-conforme aux exigences du métier, comme les filets dérivants, invisibles ou encore les filets à côtes «4 bras»…Ce sont là autant de causes qui nuisent énormément à la disponibilité et à une pratique baissière des prix du poisson, bleu comme blanc, sur les étals des poissonniers en Algérie et même dans les villes côtières. 33 ports de pêche, 1200 km de côte marine, une flottille non négligeable de 125 embarcations, des marins-pêcheurs aguerris et d’autres en formation…n’ont pu ou n’ont peut-être pas su franchir le seuil dégradant de cette «guigne» qui frappe de plein fouet le marché du poisson et assurer un tant soit peu au peuple algérien un apport nutritif d’appoint appréciable et à bon marché au vu du long rivage méditerranéen du pays, et ce, comparé aux autres apports de protéines des cheptels bovin, ovin ou avicole. Hocine Bellout, président du Comité national des marins pêcheurs (Cnmp), affilié à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcca), s’est adressé hier à la presse nationale afin de dénoncer cette situation inepte à plusieurs titres. Il expliquera tout de go que la faune et la flore méditerranéennes sont en «grave danger» de par la pêche illicite et la pollution dévastatrice qui y règne. Il déplorera également que pas moins de 11 espèces de poisson sont en voie de disparition en Méditerranée et que la crevette, jadis abondante, est en train de subir le même sort sur les rivages de l’Algérie. Bellout a regretté que dans les années 1980, quelque 320.000 tonnes de poisson étaient pêchées annuellement alors qu’aujourd’hui, l’on arrive à peine à 72.000 tonnes/an de prise. Il n’a pas manqué non plus de dénoncer avec force la pêche, récente, qu’il a qualifiée de «scandaleuse» sur les rivages de Skikda et de Annaba, d’espadons de 25cm alors que les normes autorisées sont de 120 cm. Concernant la taille de la sardine pêchée autorisée par la loi de 2000, qui est de 11 centimètres minimum, un échantillon de quelques sardines pêchées le matin même, a été présenté à la presse. Ces sardines mesuraient à peine quelques centimètres les faisant paraître comme des anchois tant la taille était petite. Le président du Cnmp est allé plus loin en s’indignant devant la pêche pratiquée à l’explosif, l’extraction illicite de sable, le pillage du corail tout en demandant qu’une stricte surveillance soit exercée par les autorités compétentes dont il a accusé le laisser-aller tout en s’offusquant de l’absence de vétérinaires sur le marché de gros.