Parties entravant la paix au mali: L’ONU envisage des sanctions ciblées

Parties entravant la paix au mali: L’ONU envisage des sanctions ciblées

Le retard pris dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé en deux fois le 15 mai et le 20 juin 2015, a fait encore réagir l’Organisation des Nations unies, via son nouveau secrétaire général Antonio Guterres. Le successeur de Ban Ki-moon a affirmé, hier, que l’ONU envisageait de passer à l’acte et de sanctionner tous ceux qui empêchent le retour de la stabilité dans un pays où les groupes terroristes ont repris du terrain, menaçant la sécurité de l’ensemble de la région du Sahel. “…

J’invite le Conseil de sécurité à envisager, dans les mois à venir, à imposer des sanctions ciblées à quiconque entrave la mise en œuvre de l’accord”, a indiqué le SG de l’ONU, dans un rapport sur la situation au Mali qui a été présenté, hier, au Conseil de sécurité, a rapporté l’APS. Estimant que le processus de mise en œuvre est arrivé à une étape “cruciale”, l’ONU, qui le parraine, a invité, une fois de plus, les parties signataires à y apporter chacune sa contribution et à lever tous les blocages.

“Les parties signataires doivent tirer pleinement parti du potentiel qu’offrent les mécanismes de suivi prévus dans l’accord, notamment en y faisant participer durablement des représentants de haut niveau, pour régler leurs différends et donner la preuve de leur attachement au processus de paix”, a souligné le rapport qui sera étudié par le Conseil de sécurité le jour même de l’attentat-kamikaze qui a visé le site du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) à Gao, dans le nord du Mali. À ce titre, l’ONU juge “crucial” que “la communauté internationale et l’équipe de médiation qui ont apporté un soutien résolu à la mise en œuvre de l’accord usent de tout leur poids politique pour préserver l’engagement des parties signataires” pour la paix.

En outre, l’ONU a constaté des actes d’insécurité à l’extrême nord et au centre du Mali où les groupes terroristes et extrémistes violents activent. La recrudescence de l’insécurité dans les zones frontalières avec le Burkina Faso et le Niger, ainsi que les effets persistants du trafic de drogue sur les efforts de paix, “démontrent, une fois de plus, la nécessité d’améliorer la coopération régionale face aux menaces qui pèsent sur la sécurité”, soutient l’ONU. L’attaque d’hier, la plus meurtrière depuis la rébellion de 2012, tire en effet la sonnette d’alarme sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de cet accord afin d’éviter le pire devant des terroristes déterminés à saper les efforts entrepris, jusqu’ici, par le Mali et ses soutiens régionaux et internationaux.