Opposition : Le RCD accuse ses partenaires de l’échec de l’ICSO

Opposition : Le RCD accuse ses partenaires de l’échec de l’ICSO

Après trois ans de cohabitation, l’heure est aux accusations et procès entre les membres de l’Instance de concertation et de suivi d l’opposition (ICSO).

Ce conglomérat de partis et d’acteurs politiques de l’opposition, déjà disparu du paysage national, a été un échec. Un de ses membres fondateurs et non des moindres, le RCD, reproche à ses partenaires d’avoir manqué d’engagement sur le terrain. En d’autres termes, il leur incombe la responsabilité de la mise à mort silencieuse de l’Instance née de la fameuse conférence nationale de Mazafran « pour la transition démocratique » de juin 2014.

Dans un discours prononcé, jeudi, devant les jeunes de son parti, rassemblés à Béjaïa dans le cadre du camp annuel qu’organise la section JL-RCD, Mohcine Belabbas a soutenu que les membres de l’ICSO n’ont pas travaillé pour changer les rapports de forces. Après avoir rappelé « l’engagement indiscutable » du RCD dans ce cadre, Belabbas estime qu’une fois les principes de la plateforme de Mazafran adoptés par tous, « le plus dur est de changer le rapport des forces, à savoir peser pour ramener le pouvoir à la table de la négociation ». Mais, ça n’a pas été le cas, semble-t-il. « Je veux le dire devant vous aujourd’hui. Nous n’avons pas été suivis par les autres acteurs de notre regroupement dans notre démarche de mobilisation pacifique », a-t-il lâché dans un aveu qui remet en cause l’engagement sincère des autres « partenaires » pour le projet.

Au RCD, estime son président, « notre conviction est faite ». « La transformation du système politique qui oppresse notre peuple ne peut se faire de l’intérieur », dit-il, ajoutant qu’« au fur et à mesure des crises successives, tous ceux qui ont accompagné la dérive au motif que le pire était de quitter le navire ont été broyés par la machine ».

Une critique à peine voilée qui vise des acteurs comme le MSP ou encore le président de Talaie El Houriyet, Ali Benflis, qui ont déjà été dans le pouvoir. Les tirs de Mohcine Belabbas qui ressemblent à un procès contre les « responsables » de l’échec, annonce le divorce officiel au sein de l’ICSO. Déjà en février 2017, des acteurs dont Djilali Soufiane de Jil Jadid, Karim Tabbou de l’UDS, non agréé, et l’ancien ministre Ali Benouari ainsi que d’autres membres se sont démarqués de l’Instance dénonçant la participation de leurs partenaires dans les législatives du 4 mai.

« Une mascarade », avaient qualifié les démissionnaires. Depuis sa dernière réunion de janvier de l’année en cours, où il a été décidé de laisser le choix aux partis de participer ou non aux élections, l’ICSO n’a tenu la moindre rencontre.

Démarcation

Affichant désormais ses divergences avec ses partenaires d’hier, le président du RCD en a profité pour réitérer son rejet et afficher sa démarcation de ceux qui appellent à l’application de l’article 102 de la Constitution, portant « déclaration de l’état d’empêchement du président de la République à exercer ses fonctions ».

« Ces derniers jours, on assiste sur fond d’une cacophonie dans les plus hautes sphères de l’Etat à une relance médiatique de l’application de l’article 102 de la nouvelle constitution », explique Belabbas, rappelant que son parti a été le premier à revendiquer en 2012 cette mesure (ancien article 88). Mais, maintenant que l’on est « en plein crise institutionnelle », soutient-il, « nous avions dit et continuons de dire que si destitution il y a, elle doit s’accompagner d’une mise à plat du système électoral, faute de quoi, nous aurons un nouveau parrain désigné par les mêmes marionnettistes ». Et d’enchainer que le problème de l’Algérie « n’est pas seulement dans le feuilleton de l’interminable déchéance physique du chef de l’Etat », ni d’ailleurs dans « la vacance du pouvoir ».

Abordant le plan d’action du gouvernement, le président du RCD accuse l’Exécutif d’Ahmed Ouyahia de « chercher à rendre systématique le refus d’autorisation aux manifestations publiques par la caution d’une majorité parlementaire aux ordres ». « Il y est écrit qu’’’à travers le dialogue entre les administrations nationales et locales, les pouvoirs publics œuvreront à rallier les acteurs concernés au respect de la législation et de la réglementation qui régulent notamment, les manifestations sur la voie publique», dénonce son président.