MPTIC: Un conflit « syndico-syndical » qui dévoile un bras de fer au sommet

MPTIC: Un conflit « syndico-syndical » qui dévoile un bras de fer au sommet

Un Audit externe engagé par Algérie Télécom et un rapport accablant de l’IGF (Inspection générale des finances) ont mis le feu aux poudres.

Un conflit « syndico-syndical » secoue depuis quelques jours le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC).

En effet, tout a commencé après l’installation du Comité de Participation d’Algérie Télécom en août 2014. Ce dernier a demandé à « l’ex-commission en charge des oeuvres sociales de procéder à la passation de consignes », mais elle a refusé de collaborer, malgré la sollicitation du SG de l’UGTA.

A cet effet, Un Audit externe a été engagé par Algérie Télécom concernant la gestion des oeuvres sociales entre 2013 et 2015, puis une expertise de l’Inspection générale des Finances (IGF) sur la gestion des oeuvres sociales. Des « irrégularités et des anomalies graves et passibles de qualifications pénales » ont été relevées, épinglant ainsi le double responsable Mohamed Tchoulak, qui occupait les postes de Secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de la PTIC et Président de la Mutuelle du même secteur.

Ce dernier est accusé d’avoir transféré, de façon illégale, des fonds relevant des oeuvres sociales d’Algérie Télécom, dépendant du MPTIC, à la mutuelle des travailleurs de la Poste et TIC, qui dépend du ministère du Travail. « Des fonds ont été transférés, sans aucun cadre juridique, des comptes des Oeuvres sociales aux comptes de la Mutuelle », lit-on dans les conclusions rendues par l’Audit.

A cet effet, Mohamed Tchoulak a été relevé de ses fonctions de Président de la mutuelle et le ministère du Travail a nommé un Administrateur, conformément à la réglementation en vigueur.

En parallèle et surtout après l’expertise de l’IGF, des syndicalistes se sont mobilisés pour exiger le « départ définitif » de Mohamed Tchoulak. Cependant, ce dernier s’est entêté et s’est empressé « à répondre au Comité de Participation par la suspension de toutes les activités syndicales de 11 membres du syndicat et du Comité de Participation, représentant 11 wilayas, y compris le Président du Comité de Participation ».

Le Secrétaire général de l’UGTA accusé de complicité

Désavoué par les syndicats d’Algérie Télécom et d’Algérie Poste, Mohamed Tchoulak aurait fait appel au Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour faire pression et dénoncer la tutelle, à savoir le ministère de la Poste et des TIC. Le SG de l’UGTA aurait ainsi saisi les unions de wilayas pour mobiliser des bus pour la journée du mercredi afin de faire venir à Alger des travailleurs « issus de secteurs autres que la PTIC », puisque le SG de la fédération a échoué à rassembler ceux de son sécteur.

En effet, Tchoulak a tenté de rassembler à deux reprises les travailleurs du MPTIC à Oran et Alger, mais en vain. Pour M. Oukal Mustapha, Secrétaire général du syndicat de l’entreprise Algérie Télécom, limogé fin juin par Tchoulak, il s’agirait d’une tentative de « détourner » un conflit « syndico-syndical » à un mouvement de protestation contre la tutelle. Ce dernier s’interroge sur la nature du soutien dont jouit Mohamed Tchoulak, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de la PTIC depuis 27 ans, en dépit du fait qu’il soit en retraite depuis 2015. Le refus de « toute candidature des retraités au congrès de la fédération » était d’ailleurs l’une des revendications des travailleurs du secteur.

Ce conflit cache-t-il donc un bras de fer au plus haut niveau ? Notamment entre la ministre de la Poste et TIC, Houda Imane Faraoun, et le Secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd.