Mila : Les dépenses s’enchaînent au grand désarroi des petites bourses

Mila : Les dépenses s’enchaînent au grand désarroi des petites bourses

Tout s’embrouille chez les ménages, ils ne savent plus quoi faire, déroutés qu’ils sont par les dépenses occasionnées par l’Aïd el Adha suivies aussitôt par celles des fournitures et manuels scolaires. Allaoua, un fonctionnaire quinquagénaire, père de cinq enfants, tous scolarisés, a fait toutes les librairies-papeteries de sa ville à la recherche d’un commerçant qui lui accorderait le sursis du « crédit » jusqu’ à la prochaine paie.

Mourad, un autre fonctionnaire ne cesse de se plaindre auprès de ses amis des lourdeurs des dépenses qui l’attendent espérant que quelqu’un puisse mettre la main à la poche et lui prêter ce dont il a besoin. Tout honteux et pouvant à peine lever les yeux, Allaoua a essuyé deux ou trois humiliations avant de trouver celui qui le sauvera de sa hantise de ne pouvoir satisfaire les désirs de ses enfants, eux, qui ne peuvent comprendre que le paternel peut tomber en panne. Mourad a réussi à emprunter une belle somme chez un de ses amis et a retrouvé le sourire, il peut enfin respirer. Heureusement pour ces petites gens qu’il existe des bienfaiteurs.

La rentrée scolaire rend les parents «fous » surtout ceux dont le salaire est bas et la progéniture fort nombreuse. Ces derniers temps, ce sont les papeteries qui font de très bonnes affaires. Leurs boutiques sont assaillies par les parents et leurs enfants. Les prix, cette année, sont relativement abordables au vu de ce que nous avons constaté lors d’une de nos virées sur les lieux. En sus des fournitures scolaires vendues dans les magasins, les parents devront faire face à l’achat de manuels scolaires dont les prix dépassent l’entendement.

Pourquoi continuer à éditer chaque année de nouveaux manuels? N’est-il pas préférable de louer ces livres aux élèves à des prix symboliques avec obligation à ces derniers de les restituer à la fin de l’année scolaire ou de les rembourser au cas où ils les égareraient ou détérioreraient? Les parents en appellent au bon sens des responsables de l’éducation pour l’application de ces deux questionnements. Seront-ils entendus ? Des Allaoua et des Mourad sont nombreux. La prime de solidarité de 3 000 DA et la gratuité des manuels scolaires pour les familles nécessiteuses compensent quelque peu le désarroi des familles pauvres à l’orée de chaque rentrée scolaire.