Migrants : Un premier convoi de 13 bus avec 500 Nigériens arrive à Hassi Lefhel

Migrants : Un premier convoi de 13 bus avec 500 Nigériens arrive à Hassi Lefhel

Traversant le grand quartier de Sidi Abbaz, par lequel passe en son milieu la RN1, l’imposant convoi de 13 bus, arrivant d’Alger, transportant pas moins de 500 migrants nigériens en voie d’être rapatriés vers leur pays, a créé un embouteillage monstre, aggravé par les stridentes sirènes des nombreuses voitures de gendarmerie qui escortent le convoi.

Ce tronçon de voie de Sidi Abbaz, de bout en bout et des deux côtés de la voie, entièrement dédié au commerce et spécialement à la restauration et aux cafétérias, est donc envahi déjà par des centaines de voitures garées par la clientèle de ces lieux. En arrivant en pleine heure de pointe, en cette journée caniculaire, et a fortiori à l’heure de la pause-déjeuner, il est évident qu’une telle procession de bus et de véhicules en tout genres allait provoquer un goulot. Et c’est ce qui s’est passé devant des centaines de citoyens agglutinés sur les trottoirs se demandant ce qui se passait et qui étaient dans ces bus, si strictement cernés de toutes parts par les services de sécurité et la police, en très grand nombre se démenant pour assurer le passage. Ce n’est que difficilement qu’ils se sont extraits de ce tronçon de Sidi Abbaz, pour aller faire une petite halte et se

ravitailler au niveau de la pompe à essence à la sortie sud de Ghardaïa, face à l’aéroport Moufdi-Zakaria de Noumérat, à quelques kilomètres de l’université de Ghardaïa. Profitant de cette halte, nous avons pu approcher les migrants de quelques mètres, pas plus.

Les gendarmes veillaient au grain et ne laissaient personne les approcher à part les membres du Croissant-Rouge algérien, mais surtout les éléments de la DAS de Ghardaïa, arrivés en grand nombre pour porter assistance au convoi. Ils ont d’ailleurs pris la route avec eux vers Hassi Lefhel, à 150 km au sud, où les migrants pourront se reposer, se désaltérer et se nourrir, pour reprendre des forces avant de reprendre la route vers In Salah, 300 km plus au sud, où ils passeront la nuit avant de rejoindre le lendemain

Tamanrasset. Il y avait beaucoup d’enfants parmi les migrants, exactement 99 et 46 femmes. Le reste, soit 355, sont tous des hommes âgés entre 22 et 63 ans. Pour rappel, une première opération de rapatriement de migrants nigériens a eu lieu, en 2014, et a touché plus de 3 264 personnes. Beaucoup d’entre eux sont revenus l’année d’après.

Par ailleurs, lors de la première opération de rapatriement, un dramatique accident de la circulation a eu lieu le 14 décembre, à 90 km au sud de Ghardaïa, lorsqu’un bus transportant des migrants en voie de rapatriement vers leur pays a été violemment percuté par un camion. L’accident qui est toujours dans les mémoires locales a, pour rappel, fait 11 morts, dont 9 Nigériens et deux accompagnateurs algériens. Sur demande de leurs familles, et après accord des autorités nationales, les neufs migrants, tous de confession musulmane, ont été inhumés au cimetière de Hassi Lefhel. Ils n’ont plus revu leur pays.

Écrit par O. YAZID