Message de Madame l’ambassadeur des États-Unis à l’occasion de l’addition de la Villa Montfeld sur la liste des biens culturels importants du Secrétaire d’Etat américain

Message de Madame l’ambassadeur des États-Unis à l’occasion de l’addition de la Villa Montfeld sur la liste  des biens culturels importants du Secrétaire d’Etat américain

6 FÉVRIER 2017-18H30

Ce soir, nous célébrons la désignation de la Villa Montfeld au Registre du Secrétaire d’État des Propriétés Reconnues pour leur Valeur Culturelle et Historique.

J’ai le privilège et l’honneur de vivre dans cette résidence extraordinaire depuis deux ans et demi — une résidence qui reste parmi les plus belles résidences américaines à travers le monde. Nous étions vraiment ravis lorsque le Secrétaire d’Etat a décidé d’ajouter la Villa Montfeld à cette prestigieuse liste qui ne comprend que 26 propriétés dans le monde.

Le Registre du Secrétaire d’Etat est la liste officielle des propriétés importantes qui occupent une place significative dans notre patrimoine diplomatique à l’étranger.

Afin qu’une  propriété soit nommée, celle-ci doit avoir une importance culturelle, historique ou architecturale. Il va sans dire qu’il faut également que la propriété ait joué un rôle important dans l’héritage diplomatique des Etats-Unis.

La Villa Montfeld, en fait, a joué un rôle très important dans l’histoire diplomatique récente des Etats-Unis. En Novembre 1979, lors de la célébration du 35éme anniversaire de la Révolution Algérienne, le Conseiller Américain à la Sécurité Nationale Brzezinski a rencontré confidentiellement le Premier Ministre Iranien Bazargan  à Alger pour discuter de l’avenir des relations Irano-Américaines.

Trois jours plus tard, l’Ambassade des Etats-Unis à Téhéran était occupée, déclenchant  ainsi la crise des otages à Téhéran.

Fin 1980, le Secrétaire d’Etat Adjoint Warren Christopher  fait la navette entre Alger et Washington pour négocier un accord en vertu duquel les otages seraient libérés. Les négociations, relayées par une équipe compétente de diplomates chevronnés Algériens dirigée par le Ministre des Affaires Etrangères Mohamed Sedik Benyahia, étaient, d’après les dires du Secrétaire d’Etat Adjoint Christopher : «la mise en œuvre d’une brillante diplomatie»  et qui a abouti aux Accords d’Alger du 19 janvier 1981. Comme l’a évoqué le Secrétaire Adjoint Christopher: « En définitive, personne n’a déployé autant d’énergie, de compétence, d’engagement ou d’honneur que les membres de l’équipe algérienne. Il est évident que le règlement de la crise n’aurait pu  être possible sans eux. »

Quand M. Christopher se trouvait à Alger, la Villa Montfeld lui servi comme siège et de site pour les fréquentes consultations avec ses homologues Algériens.  Avant de quitter Alger, le Sous-Secrétaire Christopher a signé et remis au Ministre des Affaires Etrangères Benyahia la note suivante:

«  Monsieur le Ministre, je voudrais exprimer à votre Président, à vous et à vos collègues, ainsi qu’au peuple Algérien, la profonde gratitude et le respect du peuple des Etats-Unis pour nous avoir apporté ce moment de grand soulagement quand ces cinquante-deux hommes et femmes et leurs familles ont émergé du gouffre de la peur. Vous et votre gouvernement ont fait preuve d’un engagement inspirant en valeurs humaines et avaient fourni au monde un exemple particulier de l’art de la diplomatie. »

Il y a quelques semaines, j’ai eu le privilège d’organiser un déjeuner en l’honneur du 36éme anniversaire de la signature des Accords d’Alger. Les principaux membres de l’équipe de négociation Algérienne, dont l’ancien Premier Ministre et Ambassadeur d’Algérie aux Etats-Unis, Redha Malek, l’ancien Ambassadeur à Téhéran Abdelkrim Gheraieb et l’ancien Conseiller à l’Ambassade d’Algérie à Washington Tahar Debagha. Tous ont partagé leurs points de vue et les détails des négociations, de leur interaction avec les otages et les suites de leur libération peu connues. J’ai été frappée notamment par le professionnalisme, l’altruisme et la stricte neutralité qui ont été à la base du succès de l’Algérie dans la médiation et la résolution de la crise, où beaucoup d’autres avaient essayé et échoué. Au nom du peuple et du Gouvernement Américain, je voudrais exprimer à nouveau ma gratitude pour le rôle central de l’Algérie dans la libération des 52 diplomates américains qui ont été détenus en otage en Iran.

Pour revenir un peu plus loin dans l’histoire de la Villa Montfeld, les Etats-Unis en ont pris possession  le 1er  juillet 1947 et depuis cette date la Villa Montfeld est devenue la résidence de l’Officier principal américain en Algérie. Le 29 septembre 1962, les Etats-Unis ont officiellement reconnu l’Algérie, et le Consulat Général a été élevé au rang d’Ambassade. Depuis 1962 jusqu’à aujourd’hui – avec une interruption en tant que Section des intérêts Américains de l’Ambassade de Suisse de 1967 à 1974  cette Ambassade a été responsable de la conduite des relations avec l’Algérie indépendante et la Villa Montfeld la résidence officielle de l’Ambassadeur des Etats-Unis à Alger.

La maison originale est estimée avoir été construite entre 1853 et 1863 et remodelée entre 1876 et 1895. Le remodelage a été supervisé par Benjamin Bucknall, un architecte Anglais du Néo-gothique en Angleterre et au Pays de Galles, qui une fois arrivé en Algérie, a complètement changé son style en architecture Néo-Mauresque.

Je suis ravie de partager cet évènement particulier avec vous tous et de célébrer cette merveilleuse Maison qui fait partie du patrimoine culturel et historique Algérien et qui symbolise surtout des générations de relations positives entre nos deux pays.

Merci d’être venu et passez une très belle soirée à la Villa Montfeld.