Menaces sur les emplois en intérim chez Volkswagen

Menaces sur les emplois en intérim chez Volkswagen

1166843_menaces-sur-les-emplois-en-interim-chez-volkswagen-web-tete-021413031554_660x473p.jpgLes emplois d’intérimaires pourraient faire l’objet de coupes de la part du constructeur, suite aux conséquences du scandale.

Pour la première fois depuis l’éclatement du scandale des moteurs Diesel truqués, des menaces pèsent sur l’emploi chez Volkswagen. Tout du moins chez les emplois d’intérimaires, qui pourraient faire l’objet de coupes décidées par le directoire, a indiqué samedi le comité d’entreprise du groupe. Cet organe de défense du personnel veut soutenir tous les projets conduisant à garantir l’emploi d’un maximum de collègues intérimaires, mais reconnaît que le directoire « discute d’autres scénarios ».

Volkswagen emploie plusieurs milliers d’employés en intérim sur ses sites de production en Allemagne, notamment à Wolfsburg. Le groupe pourrait aussi en venir à des mesures de chômage partiel comme dans le passé lors de baisses importantes de commandes, a indiqué un porte-parole de VW.

En attendant, le gouvernement allemand réfléchit à la possibilité d’étendre le cadre réglementaire pour le chômage partiel aux travailleurs intérimaires, qui n’en bénéficient pas. Cette idée, suggérée par le ministre de l’Economie et vice-chancelier Sigmar Gabriel (SPD), se heurte toutefois à l’opposition politique de la CDU d’Angela Merkel et aux réserves de l’Agence fédérale pour l’emploi, qui serait la première à devoir financer ce dispositif. Mais selon « Bild », la chancellerie s’est aussi immiscée dans le dossier et étudie pour l’heure comment financer une mesure de chômage partiel pouvant concerner 6.000 intérimaires de Volkswagen.

Avertissement d’IG Metal

Volkswagen reconnaît que la perspective de ses ventes et les niveaux d’emploi demeurent incertains après l’annonce, vendredi, d’une baisse de 1,5 % sur un an de ses livraisons mondiales. Le syndicat IG Metall est quant à lui déterminé à ne pas faire retomber les suites du scandale des moteurs Diesel sur le dos des salariés. Le prochain patron du syndicat élu demain mardi lors d’un congrès fédéral, Jörg Hofmann, l’a déjà fait savoir dans le journal « Bild am Sonntag ». «  Les salariés de VW et de ses fournisseurs ne supportent pas la faute du scandale. Cela me rend furieux qu’ils soient désormais inquiets pour leur avenir », a-t-il affirmé.

Les suites judiciaires de l’affaire se sont manifestées en France, alors que le siège français de Volkswagen a été perquisitionné vendredi, à Villers-Cotterêts dans l’Aisne, a révélé le « JDD ». Les enquêteurs se sont aussi rendus dans des locaux de VW à Roissy. En Allemagne, la traque des responsables à l’origine de l’installation d’un logiciel manipulateur des rejets de gaz polluants se concentre sur « plus de deux mais nettement moins de dix » salariés de VW, a indiqué le parquet de Brunswick, en Basse-Saxe. Dans le monde, quelque 11 millions de véhi­cules du groupe VW ont été équipés du logiciel litigieux, dont 8,5 millions en Europe, lesquels devront être réparés dans les garages à compter de 2016.

Jean-Philippe Lacour, Les Echos