Depuis quelques année, la fête d’El Mawlid Ennabaoui a dérogé à sa vocation spirituelle. Elle n’est plus synonyme de ferveur et d’évocation de la sira de notre Prophète Mohamed (QSSSL), mais plutôt une occasion pour un commerce dangereux et un filon que des individus, avides de gain facile, exploitent sans scrupules. Le danger guette notamment les enfants qui sont le plus attirés par ces produits pyrotechniques. Mais même si aucune saisie n’a été opérée, quelques étals des pétards et autres produits pyrotechniques ont fait leur apparition dans les quartiers et dans quelques marchés. Certains enfants n’ont pas trouvé mieux que de s’approvisionner de ces produit dangereux et de les faire exploser devant leurs écoles et parfois même les balancer sur des passants. Les quartiers populaires, les grandes artères commerciales, à l’image de la Bastille et M’dina J’dida, témoignent que l’interdiction n’a pas été, en fin de compte, respectée réellement. Sinon, comment expliquer que cette marchandise est toujours disponible ? A la direction du commerce, on est catégorique, «la loi est appliquée dans toute sa rigueur. Surtout au port où l’entrée des produits pyrotechniques est prohibée». Mais cela reste au stade des déclarations, car les marchés populaires en regorgent. Certains affirment que c’est un vieux stock qui a été mis en vente, mais la plupart assurent que c’est un nouvel arrivage.
Certains commerçants affirment qu’ils sont approvisionnés directement à partir de l’Est et du Centre, Blida, Sétif, El Oued et Msila. Certains parents achètent eux-mêmes ces produits dangereux à leurs enfants, d’autres le font indirectement en mettant de l’argent entre les mains des enfants qui se dirigent directement vers ces revendeurs illicites qui décorent la rue. Selon les médecins, durant les années passées entre 100 et 150 accidents dus à ses explosifs étaient enregistrés.
Ces accidents laissent des séquelles sur ces enfants qui manipulent de gros pétards. On a vu des enfants atteints aux yeux, certains ont été frappés de cécité irréversible, d’autres ont eu les doigts arrachés par la forte déflagration, ou des visages défigurés.
Dans certains cas les interventions chirurgicales sont inévitables.
