Beaucoup de jeunes interrogés affirment que les programmes proposés ne sont pas suffisants pour animer le quotidien.
L’animation se fait rare dans la ville de Tizi Ouzou durant ces journées estivales malgré les efforts des pouvoirs publics. Une animation artistique et culturelle très dense est au programme de la direction de la culture et de la direction de la jeunesse et des sports mais la monotonie est toujours maîtresse des lieux en ville comme dans les communes. Les jeunes ne trouvent pas de distraction dans la ville alors que ceux des villages sont quotidiennement en train de remplir les cafés maures.L’animation culturelle et artistique très dense à la Maison de la culture et aux centres de loisirs de la direction de la jeunesse et des sports n’arrive pas à remplir le vide abyssal qui rend le quotidien insupportable à beaucoup de jeunes dans les quartiers comme dans les villes et les chefs-lieux. Pourtant, des galas, des expositions, des spectacles et de très nombreux festivals sont proposés par les autorités culturelles et autres. La grande proportion de la jeunesse ne semble pas bronchée. En fait, il est à s’interroger sur les causes de cette désaffection car les petites portions de spectateurs que certains artistes attirent même en remplissant la grande salle de la Maison de la culture ne représente rien face au nombre de jeunes qui remplissent les cafés et les trottoirs.
Beaucoup de jeunes interrogés sur le phénomène affirmaient que les programmes proposés ne sont pas suffisants pour animer le quotidien de centaines de milliers de jeunes en mal de loisirs et de hobbies. Quelques témoignages recueillis apportent suffisamment de lumière. «Les artistes qui se sont produits au mois de Ramadhan comme durant l’été sont toujours les mêmes. Ils ne proposent rien de nouveau en plus. Ca ne m’intéresse pas du tout. Je préfère une partie de dominos avec mes amis» affirme Madjid, un jeune habitant les bâtiments Bleus. Son ami ajoute que les artistes qui se produisent ne proposent rien qui soit au goût de la jeunesse actuelle. «Ce n’est pas intéressant du tout. On voit toujours les mêmes à la Maison de la culture. On se demande d’ailleurs pourquoi.»
En fait, d’autres témoignages, fort nombreux par ailleurs, préconisent de libérer l’initiative dans le domaine de l’organisation artistique et culturelle. «Je ne vois pas pourquoi c’est la Maison de la culture qui organise tous les galas. Son rôle à mon avis c’est de proposer les salles dont elle dispose. L’organisation revient normalement aux boîtes privées spécialisées dans le domaine», préconise un jeune artiste-peintre.
Certains artistes approchés refusaient de commenter la question proposée, prétextant ne pas vouloir s’immiscer dans le domaine de l’organisation mais d’autres jeunes qui ont l’espoir d’investir dans le domaine n’hésitent plus à accuser certains artistes de vivre sur le dos des institutions étatiques. «Je vous assure que si l’organisation des galas est confiée aux boîtes privées et que la loi de l’offre et de la demande prévalait, beaucoup de ces artistes qu’on croit grands n’arriveraient même pas à remplir une petite salle» ajoute un autre jeune de Tigzirt.
